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RESOLUTION POLITIQUE DU 19E CONGRES DU KKE


 

LES PRINCIPALES TACHES DU KKE JUSQU’AU 20ème CONGRES

Le 19e Congrès du KKE s’est tenu du 11 jusqu’au 14 avril 2013 au siège du Comité Central (CC) du parti à Athènes.

Le 19e Congrès a validé les Thèses du CC, le bilan d’action du parti et ses tâches politiques jusqu’au 20ème Congrès en prenant en compte la discussion sur les Thèses et leur approbation par les Assemblées Générales des cellules du parti et les Conférences de section. De plus, il a validé le rapport du CC au 19e Congrès ainsi que le bilan du Comité Central du Contrôle des Comptes.

Le 19e Congrès du KKE a approuvé le Programme et les Statuts du parti, en prenant aussi en compte la discussion et l’accord des cellules et des Conférences ainsi que les propositions qui y ont été faites.

Le 19e Congrès du KKE a votéla Résolution Politiqueavec laquelle sont déterminées les tâches du Parti jusqu’au 20ème Congrès. Il a souligné que la propagation régulière et permanente du Programme est un devoir du Parti, en particulier au sein de la classe ouvrière, des travailleurs indépendants des villes et de la campagne, ainsi que dela jeunesse. Cedevoir est une aide importante pour l’organisation de la lutte de la classe ouvrière, le rassemblement du mouvement ouvrier-populaire, de la formation de l’Alliance Populaire et de la construction du parti.

Les documents du 19e Congres définissent la direction de son action en ce qui concerne des questions fondamentales sur la base de la stratégie du Parti. De celle-ci découle la politique des alliances, la priorité de notre travail au sein de la classe ouvrière, la tactique dans les divers mouvements, dans les fronts de lutte, dans les combats politiques électoraux, les devoirs du KKE dans le mouvement communiste et ouvrier international. De plus, de celle-ci découle l’importance pour le KKE de s’orienter vers les jeunes ainsi qu’envers les femmes des couches ouvrières-populaires.

Les documents du 19e Congrès arment encore plus le KKE, afin de répondre aux exigences contemporaines de la lutte des classes et de faire face avec détermination aux difficultés, confirmant ainsi son rôle d’avant-garde de la classe ouvrière, comme parti tout terrain.

VERS Où SE DIRIGENT LES CHOSES LE KKE, PARTI TOUT TERRAIN

Depuis 2009 s’est déclenchée, y compris au sein de l’économie grecque, la crise la plus profonde et la plus longue de suraccumulation de capital après les années 50.

Les données actuelles ne peuvent pas nous renseigner sur une probable cessation de paiement unilatérale de la dette publique, suivie par une sortie ou encore par sur une scission éventuelle de la zone euro à cause de la sortie d’une puissance capitaliste plus forte que la Grèce, comme l’Italie.

De telles prévisions et craintes existent dans les État-major régionaux et mondiaux de l’impérialisme, notamment ceux qui s’impliquent dans l’analyse et l’évaluation des développements économiques. Ce qui déterminera ce développement spécifique pour la Grèce n’est pas la capacité de gestion du gouvernement actuel ou d’un autre gouvernement de « salut national » dit de gauche, comme l’affirme SYRIZA[1] qui pose comme objectif un nouveau « Plan Marshall » pour l’Europe du Sud. Mais plutôt la profondeur de la crise dans la zone euro, la difficulté de maintenir les alliances actuelles et la création des nouvelles, notamment de la part de l’Allemagne.

De plus, il est probable que la zone euro se reconstruise avec l’établissement des zones de cohésion variables. Par ailleurs, nous ne pouvons pas exclure une nouvelle « décote » de la dette dans le scénario où la Grèce resterait dans la zone euro. Il s’agit d’une position que soutient SYRIZA, convergeant ainsi avec le FMI.

Indépendamment des différents scénarios, qui ne sont pas encore finalisés, ce qui est sûr c’est que le processus de centralisation du capital accumulé dans les mains des monopoles, à la fois plus grands et moindres en nombre, s’intensifiera, comme d’ailleurs les mesures antipopulaires et l’attaque contre les droits des ouvriers et des couches populaires.

Les développements montrent que l’intensification de la violence et de la répression étatique mais aussi la restriction des libertés politiques et syndicales, sera exprimée par une révision réactionnaire de la Constitution qui incorporera les lois relatives et restrictions de l’UE. La bourgeoisie et ses partis ne se contentent même pas de la démocratie bourgeoise qu’ils ont eux-mêmes instaurée. Le choix d’écraser le mouvement ouvrier, d’empêcher la moindre radicalisation de la classe ouvrière et des couches populaires pauvres est inextricablement lié à la restriction de l’action du KKE et la déclaration de l’anticommunisme comme idéologie officielle d’état, en utilisant la théorie bien connue des deux « extrêmes ».

Dans le cas d’une participation plus directe et plus active à une guerre impérialiste, les premières mesures répressives viseront le mouvement ouvrier et le KKE. Alors, notre parti doit développer une pleine promptitude, avec comme axe principal le développement des liens plus substantiels et plus solides avec une large partie de la classe ouvrière. Notre parti doit surmonter des faiblesses soit en termes d’orientation ou en termes de mesures pratiques, pour renforcer l’Alliance Populaire et pour que la lutte antimonopoliste anticapitaliste, qui protège le peuple de toute forme d’attaque, devienne pour lui une conviction.

La situation générale dans la Méditerranée orientale devient encore plus compliquée. Elle aura des conséquences négatives sur la question chypriote, qui est une question d’invasion-occupation, étant donné le rapprochement entre la Turquie et Israël, dans le cadre des revendications turques, mais aussi l’intention de la classe bourgeoise égyptienne à réviser l’accord avec Chypre sur la détermination dela Zone Economique Exclusive(ZEE).

Les récents développements avec la position ambigüe du gouvernement grec sur la définition de la ZEE ont mis en lumière de façon encore plus claire la guerre féroce entre les états capitalistes, qu’ils soient forts ou faibles. Ceci aggrave le risque d’implication de la Grèce dans une guerre impérialiste aux côtés de telle ou telle alliance impérialiste. Les contradictions entre la Grèce et la Turquie et l’Albanie, l’Ancienne République Yougoslave de Macédoine (ARYM) ainsi que l’Egypte, dans le cadre des contradictions inter-impérialistes plus générales, surtout en ce qui concerne la ZEE et l’énergie, seront exprimées de manière encore plus intense en Grèce et dans la région et donc, tous les scenarios sont possibles, même celui d’une guerre impérialiste.

Dans tous les cas, quelle que soit la forme que prendra la participation de la Grèce dans la guerre impérialiste, le KKE doit être prêt à mener indépendamment l’organisation de résistance ouvrière-populaire, en l’associant à la lutte pour la défaite de la classe bourgeoise, tant celle de l’intérieur que celle de l’extérieur qui arrive en tant qu’envahisseur.

Le KKE doit avoir l’initiative, en fonction des conditions concrètes, de construire un front ouvrier-populaire avec le mot d’ordre : le peuple se donnera la liberté et la sortie du système capitaliste, qui tant qu’il règne, apporte la guerre et la « paix » avec le pistolet sur la tempe. Laclasse ouvrière de la Grèce et ses alliés dans la lutte antimonopoliste doivent se préparer idéologiquement et politiquement dès aujourd’hui pour porter cette ligne devant un tel scénario. L’aggravation de la crise économique capitaliste, l’intensification de la concurrence impérialiste, les efforts à reformer le système politique bourgeois créent la nécessité pour le KKE d’avancer rapidement vers la restructuration du mouvement ouvrier et le renforcement de l’Alliance Populaire. Renforcer les liens des organisations du Parti avec la classe ouvrière et des masses populaires, construire le Parti tout d’abord dans les secteurs stratégiques, dans tous les lieux du travail, sont les priorités pour le KKE. Le Parti, ses amis et supporteurs, le peuple, guidé par les résolutions du 19èmeCongrès, doivent se préparer pour faire face à ces attaques de façon inébranlable.

Du CC aux cellules, les organes du Parti doivent ajuster leur action aux besoins de la lutte des classes. Ils doivent devenir un véritable état-major de la lutte, utiliser toute résistance venant de la base, généralisant l’expérience dela lutte. Lesorganisations du Parti doivent multiplier leurs initiatives pour le rassemblement et l’organisation des masses populaires. Les supporteurs du Parti doivent être informés de manière systématique et permanente et des propositions qui émergent de l’expérience de la lutte des classes doivent être utilisées et incorporées dans l’organisation de notre action.

Un élément essentiel pour atteindre ces objectifs est l’amélioration du fonctionnement des cellules, la discussion collective et la spécialisation de l’action, l’amélioration de l’argumentaire pour répondre de façon convaincante aux questions posées par le peuple, la promptitude à répondre à des attaques contre la ligne politique et la lutte du KKE.

De plus, l’application des principes de fonctionnement du Parti ainsi que le respect des statuts doivent être renforcés. Les membres du KKE, de la KNE, les amis et supporteurs peuvent atteindre les objectifs du 19eCongrès avec combativité, persévérance et abnégation.

Renforcement de la confrontation idéologico-politique

 

La lutte idéologico-politique sur toutes les questions abordées par les documents du 19e Congrès doit être intensifiée. En particulier, on doit faire face immédiatement à:

  • L’offensive de l’ennemi de classe et de façon plus générale de tous les adversaires du KKE, qui vise à le marginaliser.
  • L’anticommunisme, la propagande diffamatoire antisocialiste qui est aussi l’idéologie officielle de l’UE.
  • Les attaques « amicales » qui essaient d’entrainer le KKE dans une ligne « anti-mémorandum » afin qu’il soutienne le changement de formule de gestion politique bourgeoise, au sein ou en dehors de la zone euro.
  • Le plan bien préparé de l’état bourgeois et du système politique afin d’atteindre l’intégrité morale du Parti, en se focalisant surtout sur les finances du Parti.
  • Dénoncer et faire face à l’Aube Dorée. Révéler le caractère fasciste national-socialiste de cette organisation, qui est créée par le système capitaliste et qui est utilisée pour attaquer le KKE et le mouvement ouvrier et populaire.
  • La tentative de présenter le KKE comme un parti « systémique », engagé et soumis au système ainsi que la tentative d’assimiler le KKE avec les partis bourgeois, dans la logique du « tous pareils ».
  • Les positions réactionnaires qui nourrissent le racisme et la xénophobie dans les consciences populaires.
  • La version alternative de la ligne réformiste qui est mise en avant par les forces opportunistes. Ces forces cherchent à passer un accord politique sur la base d’un soi-disant « programme politique transitoire », qui est basé sur la position de la cessation de paiement de la dette d’Etat en retournant à une monnaie nationale, sans confrontation et rupture avec les monopoles, la propriété capitaliste et le pouvoir bourgeois.
  • Les illusions parlementaires et l’espoir d’une issue favorable au peuple dans le cadre d’un gouvernement bourgeois, qui demeurent fortes même parmi les forces qui participent dans la lutte aux côtés du Parti et qui touchent même une partie des électeurs du KKE.
  • Les slogans hypocrites sur la perte de l’indépendance nationale de la Grèce et son occupation par l’Allemagne. Cette ligne politique cherche à dissimuler le fait que la position inférieure ou intermédiaire d’un pays dans une alliance capitaliste, qui résulte dans des relations inégales entre les membres de l’alliance, n’annule pas leurs intérêts stratégiques communs sur la base desquels l’alliance est formée.
  • La nécessité d’augmenter et multiplier les médias d’intervention idéologique et de propagande du Parti, c.-à-d. Rizospastis,la Revue Communiste(KOMEP), les éditions politiques, ainsi que le besoin d’augmenter le nombre des visiteurs du portail d’information du KKE et des auditeurs de la radio du Parti (« 902 à gauche surla bande FM»)

La reformation du système politique bourgeois

Les différences entre le modèle libéral et keynésien se manifestent dans notre pays aussi dans le combat pour l’alternance des gouvernements bourgeois. Elles sont utilisées pour piéger les masses populaires dans le cadre du système, dans une tentative de réformation du système politique bourgeois, pour qu’il puisse présenter une variété de partis bourgeois à la gouvernance, sur la base de la coopération entre eux.

La classe bourgeoise ajuste ses choix. Elle tient compte de quel gouvernement pourrait contrôler le mouvement ouvrier pour empêcher la montée de la lutte des classes et faire en sorte que l’offensive croissante contre la classe ouvrière et ses revenus, ainsi que les conséquences plus générales de la crise (par exemple le chômage) avancent avec le moins de résistances possible. Ces choix s’imposent soit avec des mémorandums dans la zone euro soit avec la faillite, contrôlée ou pas, accompagnée de la sortie de l’euro.

Les tentatives de reformer le système politique bourgeois continueront en formant les deux pôles : celui du centre-droit basé sur la ND[2] et celui du centre-gauche basé sur SYRIZA.

SYRIZA évolue en un parti social-démocrate, qui sera plus conservateur que le PASOK[3], qui était le parti social-démocrate d’origine de la période juste aprèsla dictature. Les sections importantes de la bureaucratie ouvrière et gouvernementale, les couches moyennes, qui profitaient d’une immunité en tant qu’alliés de la classe bourgeoise et de ses partis, avec des prestations, de l’évasion fiscale et de la participation dans la gestion des fonds de l’UE, cherchent et ont trouvé leur expression politique avec SYRIZA. Sa particularité est qu’il est composé également de forces opportunistes qui se sont scindées du mouvement communiste, tout en gardant certains slogans et méthodes de travail.

SYRIZA se présente comme un parti de gauche qui rassemble dans ses rangs de diverses forces, des sociaux-démocrates du « 3e Septembre »[4] aux communistes du « renouvellement », qui défendent l’« Etat-Providence ». Sa stratégie, en ce qui concerne la question du pouvoir et celle de l’UE, est social-démocrate, en faveur des monopoles.

La proposition de SYRIZA pour des alliances et le « gouvernement de gauche » ou le « salut de la Grèce » est soutenue par des fractions de la classe bourgeoise. De plus, il cherche à coopérer avec des forces politiques comme les Grecs Indépendants[5] et la Gauche Démocratique[6]. SYRIZA a également jeté des ponts vers les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Brésil et la Russie.

Plus SYRIZA, se transforme en parti gouvernemental social-démocrate, plus des nouveaux « barrages » canalisant la grogne populaire seront créés. Ces « barrages » seront composés de forces comme la soi-disant « gauche extra-parlementaire » (ANTARSYA-NAR[7]) et d’autres groupes, (Plan B-Alavanos[8]) et même des forces du soi-disant « renouveau communiste », qui veulent quitter SYRIZA et qui s’inscrivent dans la ligne des objectifs intermédiaires et des gouvernements de gestion transitoire.

Les communistes doivent expliquer, propager parmi le plus grand nombre et rendre encore plus compréhensible la position stable du KKE de ne pas coopérer ni participer à des gouvernements de gestion qui sont mis en avant par SYRIZA et par d’autres forces de gestion bourgeoise existantes ou futures. Il faut populariser notre position sur les alliances et le rôle du KKE au pouvoir et la gouvernance ouvrière-populaire.

A travers son action systématique et multiforme, le KKE devra contribuer aux batailles électorales (élections législatives, européennes et locales) afin que le vote pour le KKE par des ouvriers et des couches populaires pauvres n’exprime pas seulement la volonté de soutenir une force politique qui lutte de façon conséquente pour les problèmes populaires, mais aussi un choix de classe visant à affaiblir le système politique bourgeois et la gouvernance bourgeoise. Toute fissure de la gouvernance bourgeoise devra renforcer la direction du renversement du pouvoir bourgeois et de la propriété capitaliste. Il faut rendre évidente la proposition réaliste du KKE pour l’issue de la crise en faveur du peuple. Cette proposition est la seule à être diamétralement opposée aux positions des partis bourgeois, néolibéraux, sociaux-démocrates et ceux du soi-disant « gouvernement de gauche ».

L’Aube Dorée fasciste est un autre élément de la reformation du système politique bourgeois. Le peuple doit l’isoler, en répondant de façon décisive à ses attaques, au national-socialisme et à sa démagogie. Le KKE et la KNE doivent être en première ligne pour que les organisations de masse, les syndicats dans les milieux de travail, notamment les Comités Populaires dans les quartiers, dans les écoles, les unions étudiantes dans les universités, aient l’initiative de façon décisive dans l’organisation et la mobilisation du peuple contre l’ « Aube Dorée » et ses attaques criminelles. En plus, le mouvement doit faire face à l’action d’autres tendances fascistes qui visent à l’étouffer et à entraver la montée de la lutte des classes.

Le mouvement ouvrier doit être prêt afin d’utiliser la perspective de montée de la lutte des classes et les conditions de changement brutal du rapport de force. En même temps, les fractions d’avant-garde du mouvement ouvrier doivent être aussi prêtes pour un scénario d’un développement négatif, pour la possibilité d’un recul de la lutte des classes et un recul plus général, afin que la préparation pour une nouvelle montée des luttes des classes, qui viendra sûrement, puisse avoir lieu dans des nouvelles conditions.

Le mouvement ouvrier et ses alliés doivent être prêts et capables d’agir pour faire face à l’intensification de la violence et de la répression étatique, milicienne et patronale. Mais aussi pour faire face à l’action du nouveau syndicalisme gouvernemental que SYRIZA tente de créer en coopération avec de vieilles forces de l’aristocratie ouvrière et du syndicalisme patronal.

Le 19e Congrès répond à la question d’organisation de la lutte pour repousser les mesures anti-ouvrières et antipopulaires, mesures barbares et émanant de la volonté de la classe bourgeoise indépendamment de quel gouvernement gère la crise : un gouvernement avec la ND, ou un gouvernement du soi-disant « arc anti-mémorandum », allant de la « droite populiste » à la gauche parlementaire, comme l’a affirmé récemment SYRIZA, ou encore les positions du « Plan B ». En particulier :

Organiser la contre-offensive du peuple, pour tracer, à travers la lutte quotidienne, un chemin distinct pour la lutte et le renversement du pouvoir des monopoles. Rassembler les forces antimonopolistes anticapitalistes sur la base d’une action commune avec leurs propres tâches dans chaque secteur, milieu de travail et quartier.

La lutte contre les conséquences de la crise, pour que le peuple ne soit pas encore plus en faillite, pour une issue de la crise en faveur du peuple, peut être une base de départ pour l’organisation de la contre-offensive ouvrière-populaire. Cela dépend du degré de rassemblement des masses pour le renversement du pouvoir des monopoles, combiné avec la lutte contre la guerre impérialiste et la participation de la bourgeoisie grecque, quelle que soit la forme que cette participation prendra.

 

Renforcement de l’Alliance Populaire

L’Alliance Populaire exprime les intérêts de la classe ouvrière, des semi-prolétaires, des travailleurs indépendants et des pauvres paysans qui ne peuvent pas accumuler de capital, des jeunes et des femmes issus des couches populaires ouvrières, dans la lutte contre les monopoles et la propriété capitaliste, contre l’intégration du pays aux organismes impérialistes. L’Alliance Populaire est une alliance sociale et a un caractère de mouvement avec une ligne de rupture et de renversement.

L’Alliance Populaire répond à la question suivante :

Organiser la lutte pour repousser les mesures anti-ouvrières et antipopulaires barbares, tout en rassemblant des forces et en menant une lutte de contre-offensive, pour qu’il y ait quelques conquêtes, dans la voie de la lutte pour le renversement du pouvoir des monopoles. L’Alliance Populaire a un caractère antimonopoliste anticapitaliste clair. Elle met en avant la rupture avec les organismes impérialistes, elle s’oppose à la guerre impérialiste et la participation de la Grèce dans une telle guerre. L’Alliance Populaire agit pour que le rassemblement des forces sociales antimonopolistes anticapitalistes se renforce, pour que la lutte se dirige vers le pouvoir ouvrier-populaire. L’Alliance Populaire lutte contre les mécanismes de répression. Chaque force sociale au sein de l’Alliance a ses propres tâches, en plus du cadre commun de lutte de l’Alliance.

L’Alliance Populaire concentre ses forces dans chaque ville, chez les salariés des groupes monopolistes, des centres commerciaux, des hôpitaux, des centres de Santé, des centrales d’électricité, des télécoms, des infrastructures, des transports publics. Il fait en sorte que ces forces agissent ensemble au niveau du secteur mais aussi de façon plus générale, avec les chômeurs, les travailleurs indépendants, les paysans pauvres et les autres travailleurs pauvres et journaliers. L’Alliance progresse en tant que processus de maturation de la conscience politique, de l’organisation et des formes de lutte.

Dans les conditions actuelles l’Alliance s’organise et se coordonne pour la résistance, la solidarité,la survie. Elledéfend le revenu ouvrier et populaire : les salaires et les conventions collectives, les pensions de retraite, les droits ouvriers et populaires divers, les prix de vente des produits agricoles par les producteurs, la protection des paysans et des travailleurs indépendants, la protection du logement du peuple des profits exagérés des banques et dela taxation. Elledéfend le droit à une Education exclusivement publique et gratuite, pour des services de santé et de prévoyance, la lutte pour des produits de consommation pas chers et de qualité pour les couches populaires, pour des installations sportives et des espaces culturels d’accès gratuit. L’Alliance Populaire combat toutes les drogues, elle se bat pour l’émancipation et l’égalité des femmes, pour la protection des chômeurs, pour les transports-logement-restauration des élèves et des étudiants, pour les besoins immédiats des jeunes couples, contre les addictions à la drogue et à l’alcool. Elle demande des mesures de protection contre les séismes et les inondations, des projets d’infrastructure qui améliorent les conditions de vie, l’intervention équilibrée de l’homme sur l’environnement. L’Alliance Populaire met en lumière le potentiel de développement du pays en ce qui concerne l’existence de matières premières, la concentration des moyens de production, le potentiel de la force de travail, des réalisations scientifiques et technologiques.

L’Alliance Populaire lutte contre la répression de l’Etat, la violence patronale. Elle défend les libertés syndicales et politiques. La lutte pour l’issue de la crise est inextricablement liée au désengagement de l’UE, la suppression unilatérale de la dette publique sans conséquences pour les caisses de Sécurité Sociale et des hôpitaux publiques, en rupture avec toute union et coalition impérialiste.

La lutte pour le désengagement de l’UE est liée à la lutte contre le pouvoir des monopoles et à la lutte de la classe ouvrière et ses alliés pour le pouvoir ouvrier-populaire. Les positions de certaines forces, bourgeoises et autres, pour une sortie de l’euro et de l’UE sans mettre en cause le pouvoir des monopoles, leur propriété, l’attachement de la Grèce à d’autres centres et états impérialistes, brouille la lutte populaire pour le désengagement de l’UE avec le peuple souverain dans le cadre de son propre pouvoir. Dans cette période, où dans la zone euro et l’UE les contradictions internes des monopoles s’aiguisent, toute tendance centrifuge doit être utilisée pour que les peuples se libèrent de cette alliance prédatrice et du pouvoir des monopoles. Dans cette période où le « prestige » de l’UE s’estompe, alors que la crise continue dans d’autres pays, comme l’Italie et l’Espagne, les alliances avec les pays du Sud ou avec l’axe euro-atlantique, c’est-à-direla Grande Bretagneet les Etats-Unis, ne sont pas une solution pour le peuple. La lutte pour le désengagement de l’UE avec les peuples souverains dans le cadre de leur propre pouvoir doit se renforcer immédiatement dans chaque pays et dans les 27 pays-membres de l’UE.

Le capitalisme ne peut pas être humanisé, ni avec l’UE ni avec les « recettes » des Etats-Unis et d’autres puissances capitalistes.

L’Alliance Populaire adopte l’objectif de la socialisation des monopoles, de tous les moyens de production concentrés, ainsi que la planification centrale et le contrôle de la part des ouvriers et des travailleurs. Elle adopte l’objectif du désengagement de la Grèce de l’UE et de l’OTAN et de toute forme de relation avec les unions impérialistes. Elle vise à faire partir les bases militaires étrangères qui se trouvent sur son sol, les soldats et policiers étrangers qui se trouvent en Grèce sous divers prétextes.

Les notions « démocratie », « souveraineté du peuple », « impérialisme » et « guerre impérialiste » ont, pour l’Alliance Populaire, un contenu plus profond, un contenu de classe. Elles sont liées à l’abolition de l’exploitation de classe, la socialisation des moyens de production concentrés combinée aux coopératives de petits paysans et à la socialisation dela terre. L’Alliance Populaire se bat sur ces fronts-là ainsi que pour d’autres problèmes que rencontre le peuple.

L’Alliance Populaire vise à attirer constamment dans ses rangs de nouveaux syndicats et organisations de masse de la classe ouvrière et des ses alliés, afin que les forces syndicales bourgeoises, réformistes et opportunistes qui contrôlent les hautes instances du mouvement syndical, les unions locales et les fédérations, soient affaiblies sans cesse et efficacement, en fonction de l’évolution du rapport de force au niveau social et politique.

Dans le cours du développement de son activité, l’Alliance Populaire rassemblera des forces issues de la classe ouvrière et du peuple ayant une petite expérience politique, qui seront plus ou moins sous l’influence des vues idéologiques-politiques des partis de la bourgeoisie, du réformisme et de l’opportunisme. Ces forces-là hésiteront sur le caractère réaliste et nécessaire de la lutte pour le pouvoir de la classe ouvrière comme seul pouvoir alternatif contre le pouvoir des monopoles.

Il faut que les instances dirigeantes et les cellules du parti acquièrent la capacité d’agir conjointement avec ces forces populaires. Il faut surmonter des difficultés et des faiblesses, pour renforcer l’Alliance Populaire, pour qu’elle ait une direction de renversement du pouvoir des monopoles. A chaque fois, il faut prendre en considération le niveau de conscience, ainsi que la maturité et l’expérience des masses en lutte et le besoin d’assurer une participation massive. Le front principal contre les monopoles et leurs représentants ne doit pas s’affaiblir. L’alliance de la classe ouvrière doit être construite avec les couches moyennes qui ne se sont pas débarrassés de la mentalité de la petite propriété aux moyens de production, malgré leur opposition aux monopoles. En tant que force en position en tête, la classe ouvrière cherchera à radicaliser et à approfondir la ligne anticapitaliste-antimonopoliste.

C’est pourquoi il est très important de traiter les questions qui sont en relation avec la tactique comme partie de notre stratégie, dans le travail d’instruction et jusqu’aux cellules.

Nous devons renforcer la capacité du KKE à discuter avec des nouvelles masses populaires et les attirer vers lui. Ces masses populaires ont en général une attitude hostile au système, souffrent de l’oppression capitaliste et n’ont pas encore acquis une ligne révolutionnaire. Des slogans et formes de lutte appropriés doivent être choisis. La confrontation avec les autres forces politiques doit être bien ciblée, afin que notre ligne puisse rassembler et pour que la ligne du renversement soit renforcée. Il faut faire en sorte que la constitution de l’alliance ait une ligne de rupture. Il faut que la propagande, au niveau national comme dans les lieux de travail, soit compréhensible, vive, révélatrice. Il faut qu’elle soit rassembleuse et qu’elle suscite un esprit combatif.

Aujourd’hui, l’Alliance Populaire se développe en parallèle et dans un cadre commun d’action avec le mouvement syndical ouvrier à travers le PAME, avec les pauvres paysans à travers la PASY, avec les travailleurs indépendants, commerçants et artisans à travers la PASEVE, avec les jeunes rassemblés au MAS, avec les femmes à travers les associations et groupes de OGE. L’Alliance Populaire n’est pas une alliance de partis politiques.

Le KKE participe dans les organes et les rangs de l’Alliance à travers ses cadres et les membres du Parti et de la Jeunesse, la KNE, élus aux organes du mouvement, travaillant dans les organisations de la classe ouvrière, des travailleurs indépendants, des paysans pauvres, des étudiants, des élèves et des femmes. Le Parti cherche constamment à déployer des cadres compétents dans les rangs du mouvement pour combattre la ligne réformiste-opportuniste et pour assurer également le caractère de l’Alliance à l’intérieur, ainsi que sa capacité à s’ouvrir et à forger des liens avec de nouvelles forces issues de la classe ouvrière et des couches populaires.

Le développement de la lutte politique comprend la possibilité de l’émergence de forces politiques qui expriment des positions des couches petite-bourgeoises, qui sont d’accord, d’une manière ou d’une autre, avec le caractère anticapitaliste, antimonopoliste de la lutte sociopolitique et avec le besoin que cette lutte ait une direction vers le pouvoir et l’économie de la classe ouvrière et du peuple.

Le KKE, tout en maintenant son indépendance, cherchera à agir conjointement avec ces forces en soutenant ainsi l’Alliance Populaire. La coopération est exprimée avec l’action conjointe de leurs membres et de leurs supporteurs dans les rangs des organisations de masse qui forment l’Alliance ou dans ses organes à travers leurs élus. Cette coopération n’est pas transformée en organe unifié de l’Alliance avec des partis-membres constituants, dans une forme d’organisation structurée et des structures.

Objectivement, une organisation avec une telle forme sera de courte durée, elle ne contribuera pas au développement du mouvement ouvrier et le mouvement de ses alliés et elle s’opposera à l’indépendance du KKE.

Dans les conditions du capitalisme monopoliste émergent, sous diverses formes, des partis politiques et des groupes opportunistes qui se sont scindés du KKE et qui ont des positions différentes sur plusieurs questions et surtout sur la question politique principale, qui est « reforme ou révolution ». Le KKE ne fait aucune coopération politique avec ces forces politiques et ceci, indépendamment des manœuvres menées par des forces politiques opportunistes lors de la montée du mouvement, adoptant des slogans qui ont l’air d’être en faveur du peuple. Or, leur proposition politique sur la question du pouvoir reste dans le cadre de la gestion du système capitaliste.

Les masses populaires qui se rassemblent au sein de ces forces peuvent se trouver dans les rangs du mouvement ouvrier et populaire de masse, même dans les rangs du mouvement révolutionnaire dans des conditions d’un aiguisement soudain de la lutte des classes qui attirera des masses plus larges, devant une situation révolutionnaire. Dans chaque phase de la lutte, un combat idéologique aigu doit avoir lieu, puisque l’opportunisme est une force de compromission avec le système politique bourgeois et la classe bourgeoise. Il est une force qui sape le développement de la conscience dans une direction révolutionnaire.

En plus, le KKE maintient son indépendance dans les élections bourgeoises. Dans ses listes, il peut y avoir des individus qui collaborent avec le parti. L’Alliance Populaire ne participe pas dans les élections législatives et municipales, les élections européennes, les referendums, parce qu’elle est l’alliance des sections radicalisées et politisées du mouvement ouvrier-syndical et du mouvement syndical et de ses alliés, des organisations des jeunes et des femmes et parce qu’elle est une alliance agissant dans les rangs du mouvement, pour réaliser le rassemblement le plus large de nouvelles masses.

Le KKE ne dissimule pas au peuple que son objectif stratégique est le socialisme-communisme, le renversement du pouvoir bourgeois et la conquête du pouvoir politique par la classe ouvrière. A travers sa proposition pour l’Alliance Populaire, le KKE fait les compromis nécessaires, puisque l’Alliance ne peut pas être en accord avec le programme du Parti. Tout de même, il faut que l’Alliance Populaire se construise sur la base de la confrontation avec le pouvoir des monopoles, les gouvernements de gestion bourgeoise, avec comme direction générale, le pouvoir populaire. Il faut que l’Alliance ait une proposition de gouvernement et de pouvoir qui se démarque des gouvernements bourgeois, c’est-à-dire le pouvoir des monopoles, en ce sens qu’elle dirige son action vers le changement de classe qui est au pouvoir. A travers l’expérience de leur participation dans l’organisation de la lutte dans une direction de confrontation avec la stratégie du capital, les masses ouvrières et populaires seront convaincues de la nécessité, pour leur organisation, de prendre un caractère de pleine confrontation multiforme avec la domination politique et économique du capital.

Le mouvement ouvrier, les mouvements des travailleurs indépendants dans les villes et des paysans, ainsi que la forme que prend leur alliance, l’Alliance Populaire, avec des objectifs antimonopolistes-anticapitalistes, constituent aujourd’hui, avec l’action d’avant-garde des forces du KKE, la base pour la constitution du front ouvrier-populaire révolutionnaire en temps de situation révolutionnaire.

L’action d’avant-garde des communistes au sein de la classe ouvrière, parmi les paysans pauvres, les travailleurs indépendants, les femmes et les jeunes issus de familles ouvrières-populaires, aujourd’hui mais aussi en temps de mobilisation de masses et d’accès soudains, a les objectifs suivants : forger des liens, travailler pour montrer la supériorité de la proposition d’issue portée par le KKE, pour qu’elle soit acceptée par la classe ouvrière et les couches populaires, pour qu’elle devienne prédominante parmi eux.

  • Une tâche essentielle est de renforcer et de construire l’Alliance Populaire partout, dans tous les branches et villes. Les Comités Populaires correspondent à la forme que prend l’Alliance dans les quartiers. Il faut créer partout des Comités Populaires.
  • Les Comités Populaires, l’Alliance Populaire dans les branches et les quartiers doivent faire en sorte que les gens pauvres reçoivent la solidarité, qu’il leur soit donné le pain qu’ils n’ont pas sur la table, qu’ils soient protégés de la confiscation de leurs maisons. L’Alliance Populaire participera et soutiendra la lutte des travailleurs contre les mesures barbares. Elle protégera le quartier des incursions des forces de répression de l’Etat et des criminels de l’ « Aube Dorée ». La classe ouvrière, l’alliance populaire dans les milieux de travail et dans les quartiers organiseront le peuple pendant les soulèvements populaires. C’est cette alliance-là qui protégera le peuple de reculs. L’Alliance Populaire s’opposera au libéralisme et à la social-démocratie.
  • Il faut renforcer l’effort pour intégrer de nouvelles forces, syndicats et organisations des paysans pauvres et des travailleurs indépendants dans les Comités Populaires.
  • Chaque section de l’Alliance Populaire doit mobiliser des forces plus larges dans son périmètre de responsabilité, tout en coordonnant son action avec les autres.
  • Il faut faire avancer la connexion des Comités Populaires avec des organisations locales et des groupes d’ouvriers et de chômeurs.
  • Il faut renforcer l’action du parti sur les problèmes des chômeurs, ainsi que sur leur rassemblement et leur organisation.
  • Les forces du KKE sont responsables du développement de cette forme d’organisation du peuple, tout en maintenant l’indépendance idéologique, politique et d’organisation de l’action du parti.
  • L’action de divers groupes nationalistes réactionnaires, surtout dans les quartiers, doit être démasquée. Il faut aussi qu’on combatte la prévalence d’inertie dans les consciences des gens, dans des conditions de crise et sous l’influence de l’action de l’opportunisme, de la social-démocratie et des ONG.
  • Le regroupement du mouvement ouvrier doit progresser de façon décisive. De nouvelles masses d’ouvriers et de migrants doivent entrer et s’activer au sein des syndicats. Il faut une guerre contre le syndicalisme gouvernemental-patronal du sommet jusqu’à la base, ainsi que contre les groupes syndicaux de SYRIZA et de nouvelles forces qui émergent. Un plan spécial d’intervention doit être élaboré dans toutes les instances où ces forces-là sont majoritaires, surtout pour celles du premier degré. Les travailleurs doivent se débarrasser de ces dirigeants.
  • Il faut accélérer l’action du parti sur les problèmes des migrants.
  • Il faut renforcer l’intervention des organisations du Parti pour renforcer PASY et PASEVE.

CONSTRUCTION DU PARTI - KNE

Dans les conditions actuelles, un facteur essentiel qui détermine le rôle et l’efficacité du parti dans le mouvement ouvrier et la lutte des classes est la construction du parti, tout d’abord dans l’industrie, ainsi que sa capacité de rassembler des travailleurs autour de la cellule du Parti dans une ligne anticapitaliste antimonopoliste. Il faut donner la priorité à la construction du parti dans les branches des activités professionnelles comme il a été décidé par la Conférence pour le regroupement du mouvement ouvrier.

La construction tout d’abord dans les lieux de travail, le recrutement des ouvriers, concerne toutes les organisations du Parti dans ces milieux, dans les secteurs et les quartiers, dans les villes et à la campagne.

La construction du parti dans ces conditions difficiles nécessite un plan complet d’action dans des larges masses d’ouvriers qui souffrent de la crise.

Des éléments qui constituent un tel plan sont :

 

  • L’action autour des problèmes aigus partout, ainsi que la constitution des organes de lutte. Il faut rendre systématique l’action pour les problèmes du chômage combinée avec la mobilisation des chômeurs eux-mêmes et de leurs familles.
  • Le travail spécialisé dans chaque secteur, chaque région, chaque catégorie d’ouvriers, en fonction aussi de l’âge et du sexe.
  • La bonne étude et connaissance du secteur de responsabilité pour garantir l’intervention efficace du parti.
  • Il faut conquérir, en lien avec nous et les travailleurs, une optique plus large de leurs problèmes, des causes, qui les provoquent, de la politique qui les accentue et des actions pour les résoudre.
  • La mobilisation de toutes les forces, supporteurs, amis et membres dela Jeunesse Communistede Grèce (KNE).
  • Le renforcement de notre travail au sein des couches alliées de la classe ouvrière, parmi les paysans pauvres et les travailleurs indépendants, ainsi que leur organisation.
  • L’intégration de nouveaux adhérents sur la base des Statuts et du Programme.
  • Il faut renforcer les liens des cellules du Parti non pas seulement avec les supporteurs du Parti, mais aussi avec des masses populaires plus larges qui expriment du mécontentement envers les mesures antipopulaires du gouvernement.
  • Un élément indispensable de la construction du parti est l’étude continue du redéploiement de ses forces sur la base des Résolutions dela Session Plénièreélargie du CC et des Conférences Régionales. Les secteurs importants de travail doivent être renforcés avec le déploiement approprié des cadres dans des milieux de travail et des secteurs d’importance stratégique en se focalisant davantage sur la région d’Attique, de Macédoine Centrale et sur d’autres villes importantes. Il est indispensable que le déploiement des cadres prévoie le renforcement des secteurs de travail, du personnel et surtout les Sections du CC.
  • L’aide à la KNE est une tâche importante, directement liée à la construction du Parti.
  • La responsabilité du Parti à l’égard des jeunes doit accroître. Il faut prendre toutes ces mesures idéologiques, politiques et d’organisation, pour que la responsabilité primordiale et directe du parti pour le travail dans la jeunesse soit comprise. Autrement dit, ce qui est important pour l’éducation idéologique-politique et l’instruction de la KNE, c’est d’ étendre notre action parmi les plus jeunes.

 

LES FINANCES DU PARTI

La position immuable du KKE dans la période précédente a provoqué la rage des centres économiques et politiques qui font monter d’un cran leurs attaques calomnieuses et les provocations concernant les finances du parti. Leur but est de semer la confusion et le doute sur l’intégrité morale du parti et de renforcer le point de vue qui affirme que le KKE n’est pas différent des autres partis. L’attaque concernant les finances du parti et l’anticommunisme en général ont prévalu pendant ces dernières années.

On estime que le financement des partis par l’Etat sera utilisé comme moyen de pression pour faire des compromis et des reculs.

Le KKE n’acceptera aucun contrôle dans ses relations avec ses membres et ses amis et aucune intervention dans son fonctionnement, son action ou l’orientation de sa politique, en échange du financement de la part de l’Etat.

Les subventions publiques ne peuvent pas être la source principale de revenus pour un parti révolutionnaire. La question de l’indépendance financière du KKE est cruciale. Elle est en relation avec la capacité du parti à faire face aux conditions les plus difficiles.

Depuis sa fondation, le KKE a subi des poursuites pendant de longues années et il est tout à fait normal qu’il soit vigilant, surtout dans les conditions actuelles où la lutte des classes s’aiguise. Dans ces conditions de crise économique, il est nécessaire de réduire les dépenses et faire une large ouverture au peuple pour le renforcement financier du parti.

Les nouvelles conditions demandent une meilleure organisation et suivi de l’activité économique des organisations afin de collecter toutes les cotisations des membres du parti, ainsi que les contributions d’amis et de supporteurs. Il faut être plus persistant et plus décisif afin de remettre en ordre nos finances, de réduire des coûts opérationnels flexibles et de surveiller de façon substantielle et régulière les revenus des organisations du parti.

L’augmentation du tirage de « Rizospastis », dela Revue Communisteet des ouvrages de la maison d’éditions « Syhroni Epohi », contribuera de façon significative au renforcement des finances du parti, tout en ayant une importance particulière pour notre intervention idéologique et politique.

Le soutien financier du KKE pendant 95 ans constitue une forme de relation politique entre les travailleurs et leur parti. C’est un élément de développement et de consolidation des liens de chaque cellule avec les supporteurs et les amis du parti.

Le 19ème Congrès a décidé de:

1. Organiser une session plénière élargie du CC afin d’examiner les progrès faits par rapport aux résolutions dela Conférence Nationalede mars 2010 et dela Plénière Elargiede juin 2010 sur notre travail dans le mouvement ouvrier et la construction du parti.

2. Tenir une Conférence Nationale sur l’action dans la jeunesse et le soutien à la KNE.

3. Organiser le travail d’étude sur les travailleurs indépendants dans les villes. Tenir une Conférence Nationale pour l’action du parti parmi les travailleurs indépendants pauvres et leur mouvement.

4. Améliorer le système d’instruction et de propagande avec tous les moyens que le parti utilise et dont il dispose. Le nouveau CC doit élaborer une résolution spéciale qui sera discutée à travers tout le parti.

5. Continuer la recherche sur l’histoire du Parti concernant la période 1968-1974. Publier une nouvelle édition de l’Essai sur l’histoire du Parti pour la période 1918-1949.

6. Commencer immédiatement les préparations pour les festivités multiformes que tiendra le Parti pour le centième anniversaire de sa fondation.

7. Améliorer « Rizospastis » et augmenter son tirage. Augmenter le tirage dela « Revue Communiste» (KOMEP) et les éditions théoriques et politiques, afin de développer une sorte de « mouvement », de courant d’éducation puissant dans le Parti et la KNE, mais aussi de façon plus large parmi les amis et les supporteurs. Le nouveau CC doit élaborer un calendrier concret.

8. Créer une infrastructure humaine et matérielle-technique complète pour la recherche scientifique du Parti, étayant sur cette base ses élaborations et études.

9. Créer avec la KNE une infrastructure pour soutenir l’action du parti dans le domaine de la culture et du sport, dans le mouvement contre la toxicomanie, dans l’organisation des évènements dans le cadre du festival de la KNE tout au long de l’année.

10. Sur les priorités du KKE au niveau international :

- Il faut des activités multiformes, couvrant plusieurs aspects, pour le regroupement du Mouvement Communiste International.

- Continuer l’effort pour la constitution d’un Pôle Communiste, profitant des avancées réalisées avecla « Revue CommunisteInternationale ».

- Participation dans les Rencontres internationales, thématiques et régionales des Partis Communistes, pour maintenir les caractéristiques communistes des Rencontres Internationales, contre des plans visant à les élargir avec les soi-disant forces de gauche.

- Intervention idéologique indépendante du Parti pour la diffusion de ses positions, ses analyses et leur justification scientifique.

- Développement des relations bilatérales et de l’action conjointe avec des Partis Communistes de notre région (Balkans, Moyen Orient, Europe), ainsi qu’avec des Partis Communistes d’autres continents.

- Renforcer l’activité internationale de la KNE pour le regroupement des Organisations de Jeunesse Communiste et pour leur action conjointe, ainsi que pour intensifier la lutte contre des positions bourgeoises et opportunistes qui affectent les rangs du mouvement de jeunesse communiste et anti-impérialiste.

- Mobiliser et agir pour la condamnation des interventions impérialistes, de la guerre impérialiste et des conditions de « paix » impérialiste.

- Contribuer au renforcement et à l’élargissement dela Fédération Syndicale Mondiale(FSM) avec de nouvelles organisations de classe. Combattre le courant du syndicalisme réformiste, patronal et gouvernemental au niveau mondial.

- Soutenir les organisations anti-impérialistes internationales, le Conseil Mondial de la Paix (CMP),la Fédération Mondialedela Jeunesse Démocratique(FMJD) etla Fédération Démocratique Internationaledes Femmes (FDIF).

Athènes, 11-14 Avril 2013

Le 19ème Congrès du KKE

 


[1] SYRIZA – « Coalition dela Gauche Radicale », fondée en 2004. Elle est constituée du parti SYN (Coalition de la Gauche et du Progrès) et d’autres forces plus petites, ex-maoïstes et ex-trotskistes, qui se qualifient eux-mêmes « de gauche ». Elle a un programme pour la gestion social-démocrate du système capitaliste. Dans les conditions de la crise capitaliste, étant donné le déclin significatif du parti principal de la social-démocratie en Grèce (PASOK) aux élections de 2012, elle a absorbé une partie de l’appareil du PASOK, a augmenté son score électoral, cherchant à devenir le pôle principal de gestion social-démocrate. Elle participe activement dans le soi-disant « Parti dela Gauche Européenne ».

[2] ND – Le parti « Nouvelle Démocratie », créée en1974, a un programme libéral conservateur.

[3] PASOK – « Mouvement Socialiste de Grèce », créé en 1974. Il a été le parti social-démocrate principal du pays jusqu’aux élections de 2012. Il a accédé au pouvoir pour la première fois en 1981, alternant depuis au pouvoir avecla ND. Après 2012, il a formé une coalition gouvernementale avec la ND.

[4] Le 3 Septembre – la déclaration fondatrice du PASOK signée le 3/9/1974.

 

[5] Grecs Indépendants est un parti qui a émergé d’une partie des députés qui ont quitté la ND en 2010-11. Il est soutenu aussi par un groupe des cadres du PASOK. Il a un programme conservateur et un discours nationaliste.

[6] Gauche Démocratique est un parti créé en 2010 par des cadres qui ont quitté SYRIZA. Il a un programme social-démocrate. Il définit comme objectif principal que la Grèce reste dans l’UE et la zone euro. Il participe dans le gouvernement de trois partis qui a été formé après les élections de 2012 avec la ND et le PASOK.

[7] ANTARSYA- « Coopération de Gauche Anticapitaliste pour le Renversement ». Elle a été formée en 2009 par le « Nouveau Courant de Gauche » (NAR). Elle constitue une kyrielle de groupes opportunistes politiques de nuances différentes influencés par des positions trotskistes, maoïstes et eurocommunistes. Elle a une attitude anti-KKE. Elle veut coopérer avec des forces sociale-démocrates.

[8] « Plan B » est une organisation politique créée en 2013 par l’ex-président de SYRIZA, Alekos Alavanos. Cette organisation considère que la participation de la Grèce à la zone euro est le problème principal et qu’elle constitue la cause dela crise. Elle considère que la Grèce pourra dépasser la crise, en se retirant de la zone euro tout en restant dans l’UE.