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DECLARATION DU COMITE CENTRAL POUR LE CENTENAIRE DU KKE

« Le KKE vient de très loin et va très loin, parce que la cause du prolétariat, le communisme, est la cause la plus universellement humaine, la plus profonde, la plus large ».

( « Le Programme du KKE »)

A.A L’AUBE DE SON CENTENAIRE, LE KKE RESTE TOUJOURS NEUF, L’AVANT-GARDE REVOLUTIONNAIRE DANS LA LUTTE POUR LE SOCIALISME-COMMUNISME

Le KKE célèbre cette année un siècle de luttes et de sacrifices, tout en restant le seul, véritablement nouveau parti de la société grecque, puisqu’il est le seul parti luttant pour l’abolition de l’exploitation d’homme par homme. Il a été fondé dans une époque où la flamme de la Révolution Socialiste d’Octobre 2017 avait donné un élan au mouvement ouvrier révolutionnaire en Grèce et à l’international.

          Avec la fondation du KKE, la classe ouvrière a eu son propre parti pour la première fois dans l’Histoire de notre pays. Depuis sa fondation, le KKE lutte avec persistance pour le seul avenir progressiste pour l’humanité, pour que la classe ouvrière et les couches populaires se débarrassent de la souffrance de l’exploitation, de l’oppression, de la pauvreté, du chômage, de la violence et de la répression d’État et des guerres.

          Le KKE lutte pour l’abolition de toute forme d’exploitation et d’oppression, pour une nouvelle organisation de la société, où le moyens de production et la terre seront propriété sociale, avec un planification central scientifique de l’économie et avec une participation active des travailleurs à l’organisation et à la direction de la production sociale.

          Il lutte pour le socialisme-communisme, la seule société qui pourra garantir du travail pour tous et pour toutes, en fonction de leur spécialisation, avec du temps véritablement libre, avec des services sociaux de haut niveau et gratuits dans des secteurs comme la Santé, l’Éducation, le Sport, l’activité culturelle, le logement populaire, les vacances et, généralement, un haut niveau de vie, ainsi qu’une participation responsable aux organes de direction et de contrôle dans toute l’échelle de l’État ouvrier.

          Le KKE a tenu haut le drapeau du socialisme-communisme, même lorsque le renversement contre-révolutionnaire dans l’Union Soviétique et d’autres pays de la construction socialiste avait atteint son pic.

          Il avait conquis de manière collective le critère de classe nécessaire et il s’est finalement confronté l’anticommunisme et l’opportunisme, à l’intérieur du pays et à l’international, qui considérait que la politique de « perestroïka », cet instrument de la contre-révolution, était un progrès et un renouveau du socialisme.

          Il a confronté les défenseurs bourgeois et opportunistes du système capitaliste qui affirmaient qu’on étaient témoins de la « fin de l’Histoire » et de la lutte de classes. Il a montré que personne ne peut arrêter le cours de la lutte de classe révolutionnaire dans l’évolution historique vers le socialisme-communisme.

          Le KKE a mis en avant le fait que le socialisme, l’étape immature du communisme, reste toujours nécessaire, réaliste et porte toujours d’espoir en lui. Il a montré que la nécessité du socialisme ne dépend pas du rapport de force donné dans un pays ou dans le monde, même s’il reste sans doute un élément déterminant pour le moment de l’avènement de la révolution socialiste et pour les conditions nécessaires pour que la révolution puisse s’imposer dans un seul pays ou un groupe de pays.

          Il a affirmé que la classe ouvrière, qui crée le produit social, est la seule force sociale qui peut organiser l’économie et la société sur la base de l’objectif de la satisfaction des besoins sociaux grandissants. C’est la classe qui peut calculer de manière juste les intérêts des couches populaires dans les villes et dans la campagne ; la classe qui peut les garantir.

          Le KKE, croyant fermement au droit et à la capacité de la classe ouvrière à connaître et à changer le monde, lutte depuis sa fondation pour qu’elle se prépare, à travers les luttes de classe quotidiennes, à jour son rôle de force dirigeante de la construction socialiste. Il revendique et lutte pour le développement des connaissances scientifiques des ouvriers et des ouvrières, pour le développement de leurs capacités physiques et mentales, pour leur développement culturel et celui de leur critère esthétique. Il met l’accent sur l’importance pour la classe ouvrière d’utiliser les livres, les nouvelles technologies, l’Internet et y contribue.

Le KKE a mis et met toujours en avant la comparaison entre, d’un côté, le pourrissement du capitalisme, la stagnation relative et la crise etde l’autre côté, le progrès qui pourrait être réalisée, si la propriété capitaliste et l’objectif du profit étaient supprimés.

Surtout, le KKE a montré avec ses positions et son action que la seule voie qui mène à la libération sociale est celle de la révolution socialiste, celle de la révolte et de l’attaque planifiée et organisée de la classe ouvrière et de ses alliés sociaux pour le renversement de la classe des capitalistes.

      Le KKE lutte au quotidien pour le développement du facteur subjectif (mouvement ouvrier et son alliance avec des parties populaires des couches moyennes) pour qu’il réponde, dans des conditions d’effondrementdu pouvoir capitaliste, à son devoir de force dirigeante de la révolution socialiste victorieuse. Il lutte au quotidien pour jouer avec des actesson rôle d’avant-garde de visionneur et d’organisateur de la lutte pour le renversement révolutionnaire radical de la barbarie capitaliste et pour la construction du socialisme-communisme.

B. UN SIECLE DE LUTTES ET DE SACRIFICES, C’EST LE PARCOURS HISTORIQUE DU KKE A CE JOUR

 

1. La tempête révolutionnaire provoquée par la Révolution Socialiste d’Octobre a accéléré la fondation du Parti Socialiste Ouvrier de Grèce (SEKE), le 17 novembre 1918 au Pirée. Pour la première fois, la question de la lutte de la classe ouvrière pour le renversement de la société capitaliste et son remplacement par la société communiste, a été posée sur une base scientifique.

          Pendant les premières années, le chemin a été difficile,un chemin de maturation progressive avec comme points de référence le changement du nom du parti (de SEKE à KKE, c’était au 3ème Congrès Extraordinaire, du 26 novembre au 3 décembre 1924), la définition de « Rizospastis » comme l’organe du Comité Central (1er août 1924), la fondation de l’OKNE (Fédération des Jeunesses Communistes de Grèce, fin décembre 1922) et de l’Aide Ouvrière de Grèce (28 novembre – 5 décembre 1924).

          Le KKE a combattu les positions de liquidation et les positions trotskistes plus tard, en faisant des progrès à la consolidation des caractéristiques révolutionnaires du Parti de Nouveau Type, tels que la reconnaissance du centralisme démocratique comme principe de son organisation collective et de son fonctionnement, le combinaison du travail légal et illégal ou encore la vigilance contre l’action de l’adversaire de classe. 

      Le KKE, dès sa fondation, a systématiquement essayé de mettre en avant le rôle historique de la classe ouvrière et sa capacité, en tant que classe révolutionnaire, de conquérir et d’exercer son pouvoir. Il a confronté les partis bourgeois qui la veulent subordonnée, manipulée, suppliant pour avoir les quelques miettes qui tomberaient de la table de la profitabilité capitaliste, versant son sang pour les intérêts et les antagonismes des impérialistes.

      Dans ses rangs, il a regroupé des ouvriers d’avant-garde combattants mais aussi penseurs, il s’est adressé avec confiance aux femmes travailleuses, aux jeunes issus des familles ouvrières et populaires. Avec ses membres et son influence, il a organisé et a soutenu des luttes revendicatives dures pour la journée de 8 heures, pour les conditions de travail, pour les salaires et les rémunérations, pour les droits des femmes, pour la protection des mineurs, pour la Santé et l’Éducation publiques. Un de premiers objectifs du SEKE, du premier jour, a été la séparation des Églises et de l’État, la reconnaissance des enfants illégitimes etc.

Il a développé des liens solides avec la classe ouvrière parce que, en tant que parti exprimant ses intérêts historiques, il s’est mis en première ligne dans chaque combat pour ses revendications,  pour organiser le mouvement ouvrier-syndical au quotidien et lors toutes les périodes cruciales de l’Histoire. Sans ces liens indissolubles, il n’aurait pas pu tenir contre les attaques incessantes et les persécutions de la classe bourgeoise visant à affaiblir le rôle révolutionnaire du KKE, de le marginaliser, voire de le dissoudre.

Dans le même temps, le KKE a mis en avant la nécessite de suivre le chemin de l’alliance avec les couches populaires dans les villes et la campagne, avec les travailleurs indépendants de différents secteurs de l’économie, surtout avec les petits et moyens paysans qui étaient majoritaires en Grèce pendant de longues années, afin que leur lutte commune contre leur adversaire commun, le capital, mène à l’accomplissement de la mission historique de la classe ouvrière et de l’ intérêt objectif des ces couches de s’intégrer à la production sociale directe.

 

2.Pendant son parcours historique, malgré des faiblesses et des erreurs éventuelles, le KKE n’a jamais baissé la tête devant le véritable adversaire, à savoir le pouvoir du capital. Il a combattu et combat toujours toutes les formes de la dictature du capital, en utilisant toute forme de lutte, tant dans des conditions de longue clandestinité que dans des conditions de longue « légalité », dans le cadre de la démocratie parlementaire bourgeoise ou de sa suspension, un cadre déterminé parles besoins du système bourgeois à chaque fois. Il a toujours été un parti de l’action militante avec des racines profondes dans la classe ouvrière et dans les couches populaires, un parti toujours engagé dans la lutte pour le socialisme.

          Le KKE a été fondé dans un pays où on observait un retard au développement et à la concentration de la classe ouvrière par rapport aux pays qui ont constitué le berceau du mouvement ouvrier révolutionnaire, du mouvement communiste. Par ailleurs, des œuvres et des déclarations fondamentaux du communisme scientifique ont tardé à être traduits en langue grecque. Tout de même, dès ses toutes premières années, le Parti a initié l’effort pour traduire, publier, diffuser et populariser des œuvres fondamentaux de l’idéologie marxiste-léniniste, de l’idéologie communiste. Les communistes ont aussi contribué de façon déterminante à la création culturelle et à l’amélioration d’une véritable éducation dans le pays.

          A travers l’édition du « Rizospastis » et de la « Revue Communiste » (janvier 1921) en tant qu’organes du Comité Central, le KKE a mis en lumière les questions de l’exploitation capitaliste en Grèce, du rôle d’avant-garde de la classe ouvrière et de la nécessité historique de la révolution socialiste.

          Le KKE a combattu l’obscurantisme, les stéréotypes, les théories et les pratiques contre les femmes, le défaitisme, le fatalisme et l’individualisme, en démontrant l’importance de la solidarité ouvrière et populaire.

      Dans des conditions d’une lutte interne aiguë portant sur la question de son orientation révolutionnaire, le KKE a tout de même contribué de façon déterminante à la révélation du caractère des guerres impérialistes et aux premiers tentatives de recherche pour une approche marxiste de l’Histoire grecque, des tentatives d’avant-garde pour cette époque.

Pour la plus grande partie de son héroïque et tumultueux parcours historique, malgré certaines de ses élaborations stratégiques de différentes périodes qui posaient problème, le KKE a toujours essayé de s’affirmer en tant que l’organisation politique portant l’unité dialectique entre la théorie révolutionnaire et la pratique politique révolutionnaire.

Il a mis en avant les importantes capacités productives du pays qui restaient non exploitées, à l’antipode de la théorie bourgeoisede notre «pauvre petit pays ». Il a démasqué le caractère des alliances impérialistes auxquelles participait la bourgeoisie grecque. Il a révélé le caractère capitaliste de l’État, la dictature du capital en Grèce avec ou sans le roi, avec le système parlementaire ou lors de sa suspension provisoire sous la forme de la dictature militaire etc.

 

3.Le KKE a soutenu, de façon systématique et combative, le premier État de pouvoir ouvrier dans l’Histoire mondiale, à savoir la Russie soviétique d’abord et puis l’URSS. Depuis sa fondation, il a combattu la politique de l’antisovietisme de la bourgeoise grecque, prenant des formes variées, entre autres celle de la participation grecque à l’invasion de quatorze États en Ukraine en 1919.

          Dans la défense de l’URSS et de la construction socialiste au 20ème siècle de façon plus générale, le KKE a vu l’essentiel : la lutte de la nouvelle société, de la société socialiste-communiste, contre la vieille, la société capitaliste, et c’est pour cette raison qu’il a combattu constamment et systématiquement l’anticommunisme et l’antisovietisme des forces politiques bourgeoises et du courant opportuniste au sein du mouvement ouvrier, qu’il a combattu le réformisme et le corporatisme.

          Dès son début, il a dénoncé la campagne de l’armée grecque dans l’Asie Mineure/Anatolie, la stratégie de la « Grande Idée », servant les aspirations impérialistes de la bourgeoisie grecque aux côtés de puissants états capitalistes de l’Entente, à savoir la Grande-Bretagne et la France. Il a révélé à l’heure au peuple le danger d’une nouvelle grande guerre impérialiste dans les années trente. Il s’agit des positions qui ont marqué l’attitude internationaliste prolétaire du KKE dès le début.

      Il a combattu et combat toujours les courants bourgeois du nationalisme et du cosmopolitisme, qui ne sont que les deux faces de la même pièce politique réactionnaire. Il a révélé, et continue toujours à le faire, les objectifs de la stratégie bourgeoise dans chaque pays, de l’analyser en fonction des contradictions entre les puissances impérialistes. Il s’est opposé à la ligne bourgeoise : « nous appartenons à l’Ouest » et plus tard, aux théories petites-bourgeoises sur les contradictions entre le « Métropole et la Périphérie » ou celles entre « le Nord et le Sud » etc.

Un an et demi après sa fondation, le KKE a participé à la Conférence de fondation de la Fédération Communiste des Balkans. D’ailleurs, il a décidé de rompre ses relations avec la Deuxième Internationale (1919), de joindre la Troisième Internationale (1920) et progressivement, d’achever son intégration en elle, en tant que Section Grecque de l’Internationale Communiste (IC) (fin 1924). Il a constamment exprimé sa solidarité envers les luttes de la classe ouvrière au niveau international, ainsi qu’aux peuples qui luttaient pour leur libération nationale, pour le socialisme. Dans des périodes critiques et difficiles de sa lutte, il a reçu le soutien du Mouvement Communiste International. La participation du Parti à l’IC, en plus de sa contribution positive, a impacté de manière significative l’élaboration – à travers un parcours plein de contradictions – de la conception stratégique posant comme objectif un pouvoir de type intermédiaire qui serviraient comme une transition vers le pouvoir socialiste. Les causes de ce parcours, qui montre que l’expérience positive de la Révolution d’Octobre n’a pas été assimilé et n’a pas dominé, nécessitent certainement une élaboration plus profonde, que le Parti poursuit.

 

4.       Tous les grands pas, non pas seulement pour l’organisation syndicale de la classe ouvrière en Grèce, mais surtout pour la consolidation de l’orientation de classe du mouvement ouvrier, sont liés à l’effort historique du KKE. Il a été opposé dans la pratique à la séparation des ouvriers sur la base de la religion, de l’origine ethnique, le sexe et a lutté pour l’unité de la classe ouvrière contre son ennemi de classe. Il a lutté contre le fatalisme et le défaitisme qui étaient répandus parmi les réfugiés, qui ont été les fournisseurs du mouvement ouvrier en Grèce avant la Seconde Guerre Mondiale. Il a  lutté contre la ligne du syndicalisme patronal et réformiste dans le mouvement, en utilisant la forme de la Confédération générale des travailleurs de Grèce (GSEE) Unitaire. Des luttes supérieures de cette période étaient les grèves et les démonstrations du mai héroïque de 1936 à Thessalonique. Dans la lutte riche du KKE ont participé et contribué particulièrement les forces de l’OKNE (Fédération des Jeunesses Communistes de Grèce).

Pendant tout l’entre-deux-guerres, le KKE a lutté de manière héroïque contre les mécanismes oppressifs de l’état bourgeois et du patronat capitaliste, la loi « Idionymon » d’El. Venizélos et généralement les poursuites, les attaques meurtrières, l’emprisonnement et l’exile. Il a lancé la préparation du peuple contre la guerre impérialiste imminente et l’a liée avec la lutte contre le nationalisme et avec la défense des demandes des ouvriers, des agriculteurs, de la jeunesse et des demandes contre l’inégalité des femmes.

Pendant cette période, où même la lutte pour le salaire résultait en des morts, des blessés et des emprisonnés, le parti édifiait des organisations et augmentait son influence et son impact aux syndicats des plusieurs secteurs, tels que les travailleurs du tabac, les tisseurs et les marins.

La confrontation des forces du KKE avec la ligne de la collaboration et du compromis de classe étaient continue, malgré les faiblesses dans la confrontation des forces social-démocratiques créées par sa tactique.

Par ses lignes, des héros et des héroïnes ont émergé en masse ; tous ceux dont l'Histoire a retenu le nom et plusieurs autres qui ont resté inconnus, qui n’ont pas hésité à donneur leurs vies, à endurer des tortures, avec désintéressement et ayant conscience de leur responsabilité envers la classe ouvrière et les couches populaires.

La dictature de Metaxás (4 août 1936), qui a servi la protection du pouvoir de la bourgeoisie, a montré sa rage particulière contre le KKE, avec des persécutions étendues, des assassinats de ses cadres et avec des nouvelles méthodes de tortures et de contrainte pour signer des déclarations de repentir, avec la provocation de la fondation du « CC » du KKE dans les conditions de l’emprisonnement et de l’isolation du Secrétaire Général, Nikos Zachariadis et de plusieurs membres du PB et du CC.

 

5.       Le début de la Seconde Guerre Mondiale impérialiste et la participation de la Grèce avec le lancement de la guerre italo-hellénique (28 octobre 1940) a trouvé le KKE gravement blessé par la dictature  de Metaxás. Pourtant, des efforts ont été faits dès le premier moment, pour que le parti intervienne, pour qu’il oriente la lutte du peuple contre l’invasion étrangère, avec les trois lettres de N. Zachariadis. Bien sûr, cet effort n’était pas débarrassé par des contradictions et des problèmes trouvés dans la stratégie de l’IC cette période, en ce qui concerne le caractère de la guerre et la liaison de la lutte contre la guerre impérialiste à la lutte pour le renversement du pouvoir du capital.

Pendant l’Occupation, le KKE a réussi à regrouper ses organisations, à jouer un rôle principal dans la lutte nationale de libération politique et armée, avec la fondation du Front de Libération Nationale (EAM) et de l’Armée populaire de libération nationale grecque (ELAS), de l’Organisation panhellénique unie des jeunes (EPON), de la Solidarité Ouvrière, de l’ Organisation pour la protection des luttes du peuple (OPLA) et des institutions créées par le peuple dans la Grèce Libre ; il a ainsi ressorti comme une force politique éminente et un fournisseur de la lutte. Il a mené une lutte titanesque contre la faim et le recrutement, contrairement aux partis bourgeois et leurs chefs qui sont partis à l’étranger, alors qu’une partie est restée pour collaborer avec l’occupant.

Le KKE, sous l’influence de la ligne stratégique du Mouvement Communiste International (p.ex. le 7ème Congrès de l’IC) et de la stratégique élaborée en 1934 (6ème Plénière) et en 1935 (6ème Congrès), n’a pas pu lier dans la pratique la lutte nationale de libération héroïque avec le conquêt du pouvoir ouvrier ; comme résultat, il n’a pas été à la hauteur des conditions de la situation révolutionnaire formée en Grèce pendant la Libération. Le KKE, avant la Libération, a accepté des compromis, avec la soumission d’ELAS à l’État-major Britannique au M. Orient et avec les Accords du Liban et de Caserte. Le KKE et l’EAM ont participé avec des ministres à la formation d’un gouvernement de l’ « unité nationale », entre septembre et décembre 1944. Pourtant, le conflit était inévitable.

Le KKE a refusé à accepter les termes et la violence imposés par le gouvernement de l’ « unité nationale » (du Liban). Il a choisi à mener sa lutte grandiose de 33 jours, en décembre ’44, contre la bourgeoisie et la Grande Bretagne, qui a intervenu après l’appel de G. Papandreou et avec l’objectif de battre le mouvement de l’EAM et le KKE.

Même s’il avait signé l’Accord de Varkiza (février 1945), enfin il n’est pas soumis et il a organisé la lutte populaire armée de trois ans de l’Armée démocratique de Grèce (DSE, 1946-1949). Cette lutte de trois ans glorieuse exprimait les intérêts de la plupart écrasante du peuple contre les intérêts de ses exploiteurs et de ses oppresseurs et constitue la manifestation principale de la lutte de classes en Grèce pendant le 20ème siècle.

Le DSE a confronté la bourgeoisie nationale, avec le total de ses forces politiques (de la « droite » et du « centre »), avec leur état et avec leurs forces alliées, les états capitalistes de la Grande Bretagne et des Etats-Unis. Sans le renforcement militaire, financier et politique par ces derniers, la bourgeoisie en Grèce n’aurait pas pu vaincre.

Devant le dilemme « soumission ou organisation de la lutte et contre-attaque », le mouvement populaire a choisi la deuxième route. Le DSE est la preuve la plus importante que les contradictions sociales ne sont pas en accord avec les idéologies de ladite « unité nationale » et de l’abolition des lignes séparatrices de classe. Le DSE a sauvé l’honneur du peuple et du KKE.  

 

6.       Dans les années ’50, après la défaite et le retrait du DSE, le KKE s’est trouvé dans la clandestinité et a fait face aux crimes organisés par l’état bourgeois et ses partis. Des dizaines de milliers de communistes, des militants se sont trouvés réfugiés politiques, dans l’exile et les prisons, ils ont fait face sans céder aux pelotons d’exécution.

Devant le KKE se levait la tâche de lier le travail clandestine au travail légitime, afin que le mouvement ouvrier – populaire soit regroupé. Les choix dominants dans le Mouvement Communiste International, leur influence au parti, dans des conditions de défaite du mouvement et de clandestinité, ont mené dans une route des déviations. Les moments essentiels étaient : Les Résolutions de la 6ème Plénière de 1956 – qui essentiellement condamnait le choix de la lutte armée de 1946-1949 et menait au compromis de la lutte du KKE avec la bourgeoisie – ainsi que les Résolutions de la 8ème Plénière de 1958, avec une erreur fondamentale principale, la Décision à dissoudre les organisations clandestines en Grèce et à faire passer les membres du parti à la Gauche démocratique unifiée (EDA).

La contribution de l’EDA comme une force social-démocratique – au debut comme une alliance et ensuite comme un parti unifié – au développement des manifestations ouvrières, agricoles et populaires, des luttes des élèves et des étudiants, ne compensait en aucun cas la perte de l’autonomie idéologique, politique et organisationnelle du KKE. Les Résolutions particulières ne servaient pas le besoin de former un front social d’alliance et de lutte, qui se tourne contre le vrai rival, la bourgeoisie, ses partis et ses alliés impérialistes.

Après la guerre, dans des conditions de clandestinité grave et malgré les déviations et les faiblesses idéologiques – politiques – organisationnelles existantes, le KKE s’est opposé à l’intégration de la Grèce à l’alliance impérialiste de l’OTAN et à l’établissement des bases militaires des Etats-Unis. Il a promu le rôle dangereux de l’OTAN et s’est décisivement opposé à la participation de la Grèce à la campagne impérialiste contre la Corée.

En plus, il a montré à temps le caractère de la CEE comme une alliance impérialiste et a influencé décisivement la position de l’EDA contre l’intégration de la Grèce, concentrée dans la caractérisation de la CEE comme « la fosse aux lions ».

 

7.       Le KKE, dès le premier jour de l’imposition de la junte militaire de 7 ans (1967 - 1974), l’a lutée, il a mis comme objectif son renversement. Il était le seul parti qui ne confiait pas le renversement de la junte à l’agent impérialiste, exclusivement aux forces politiques bourgeoises, mais à la lutte organisée en bas, en tant qu’une révolte populaire, sans exclure la nécessité d’un conflit armé. Les forces du parti et, plus tard, celles de la KNE se sont trouvées à la première ligne de l’organisation de la lutte contre la junte, qui se culmina par leur contribution à l’occupation de la Faculté de Droit et à la révolte de l’Ecole Polytechnique en novembre 1973.

Malgré la dissolution des organisations du parti et la dispersion pendant plusieurs années des membres du parti dans l’EDA, le KKE était profondément enraciné dans la société grecque, ayant comme héritage la reconnaissance du marxisme – léninisme en tant que son idéologie, l’internationalisme prolétarien, la nécessité de la lutte pour le socialisme.

Un événement d’importance historique dans la route du KKE était la 12ème Large Session Plénière du CC du KKE (1968), dans laquelle a été jugée sa continuité historique, avec la renonciation du groupe opportuniste, qui cherchait à ce que le KKE cesse d’exister comme un Parti ouvrier révolutionnaire de type nouveau.

Ensuite, une des Résolutions les plus importantes était la création des organisations du parti en Grèce, afin de restaurer l’autonomie organisationnelle du KKE et la fondation de la KNE en 1968. Grâce à ces Résolutions, le KKE et la KNE ont pu constituer l’âme de la lutte contre la junte qui demandait encore une fois du désintéressement, de l’héroïsme et l’engagement constant de ses membres et cadres.

Le 9ème Congrès a décidé certains changements positifs et des corrections des évaluations concernant la reconnaissance de la faute fondamentale de l’abolition des organisations du parti. Pourtant, il a laissé intact la stratégie des « deux étapes du procès révolutionnaire uni », alors qu’il n’a pas pus évaluer correctement le développement du capitalisme grec et la position de la Grèce dans le système capitaliste international.

L’effort du KKE à examiner les développements, à tracer et implémenter effectivement une stratégie révolutionnaire a été déterminé dans un grand degré par les perceptions stratégiques de l’Internationale Communiste et ensuite du Mouvement Communiste International, duquel il était une partie intégrale et cohérente.

La promotion dans le Mouvement Communiste International, pour longtemps, des critères erronées sur la détermination du caractère de la révolution, comme le niveau inférieur du développement des forces de production d’un pays capitaliste (et la supériorité quantitative des agriculteurs) par rapport au niveau plus élevé des forces dominantes dans le système impérialiste international, ainsi que la corrélation de forces négative au niveau international, ont conduit à la stratégie des étapes, à la revendication d’un pouvoir intermédiaire utopique, entre le pouvoir bourgeois et le pouvoir ouvrier, et au soutien à la formation d’un gouvernement dans le capitalisme.

Pourtant, le KKE est resté debout dans la lutte de classes, il a lutté contre l’ « eurocommunisme » (la dénonciation de la nécessité de la révolution et du rôle principal de la classe ouvrière) et a défendu l’idéologie marxiste – léniniste.

 

8.       Le KKE était le seul parti que le 24 juillet 1974 a caractérisé comme consensuelle l’altération de la junte avec le gouvernement de l’ « unité nationale » ; il a déclaré que le peuple grec « n’a pas saigné pour le déguisement de son joug ». Il était préparé à conquérir immédiatement sa légalisation de facto, avec le retour en Grèce du Premier Secrétaire du CC, Ch. Florakis et d’autres membres du CC. L’acceptation de la légalisation du KKE de la part du gouvernement de l’ « unité nationale » était un développement inévitable, alors qu’elle exprimait aussi le souhait des partis bourgeois qu’ils puissent l’intégrer dans les besoins de la démocratie parlementaire bourgeoise.

Avec le redémarrage de son activité légitime, en 1974, le KKE a posé comme objectif immédiat à former des organisations du parti partout, ainsi que de la KNE, surtout dans les lieux de travail, les lieux d’apprentissage, les lieux d’étude de la jeunesse, à refonder ses liens avec les parties de la classe ouvrière et des forces populaires qui étaient à l’avant-garde, dans des conditions où le système politique bourgeois soutenait ouvertement le groupe opportuniste qui avait quitté le parti en 1968, comme le « KKE intérieur ».

Pourtant, le KKE n’était pas suffisamment préparé aux niveaux idéologique et politique, afin d’affronter la formation politique intense du courant social-démocrate en tant que PASOK, qui a fonctionné comme l’autre pôle du système politique bourgeois bipartite. PASOK, qui a monté au gouvernement en 1981, a été prouvé un outil précieux du système pour l’intégration, la manipulation et l’altération de la route de n’importe quelle radicalisation avait été développée dans le mouvement ouvrier, populaire, des étudiants, des élèves, des femmes. Au renforcement et à l’orientation anti-impérialiste de ces mouvements avait contribué l’activité à l’avant-garde des membres et des amis du KKE et de la KNE, bien sûr dans les conditions des certaines pertes de l’impérialisme international, surtout des Etats-Unis (p.ex. au Vietnam). Aussi, dans des conditions d’une gestion keynésienne, il y a eu certains conquêts, certaines modernisations ont été avancées, qui étaient bénéfiques aussi pour les forces ouvrières – populaires (p.ex. dans le Droit familial et civil, en faveur des femmes, la protection de certains droits syndicaux etc.). Une gestion qui servait les besoins particuliers de la réorganisation capitaliste post-guerre et même dans des conditions d’une hausse du prestige du système socialiste, la politique sociale socialiste étant un élément d’influence important.

A la fin des années 1980, la perception programmatique générale du KKE sur les étapes et les alliances respectives a conduit enfin au choix de former Synaspismos (Coalition de la Gauche et du Progrès), qui a glissé progressivement à un moyen de fonction en tant qu’un parti uni. Le choix de fonder Synaspismos et sa participation erronée à la formation des gouvernements bourgeois de Tzanetakis (ND et Synaspismos) et de Zolotas (ND, PASOK, Synaspismos) exprimaient le renforcement du courant opportuniste et en même temps renforçaient davantage ce courant dans l’instruction et les lignes du KKE. Cette situation a donné la possibilité d’intensifier l’offensive de la bourgeoisie pour la dissolution du KKE, qui avait été planifiée par les forces alliées dans Synaspismos, en collaboration avec des cadres principaux et d’autres cadres du parti. La victoire de la contre-révolution à la fin des années ’80 a trouvé l’unité idéologique et politique du KKE choquée, avec des conséquences pour la KNE, et a résulté à la manifestation d’une crise profonde, qui menaçait la continuation même de l’activité autonome et de l’existence du parti, dans des conditions de crise, avec des phénomènes dégénératifs dans le mouvement syndical – ouvrier.

Dans le 13ème Congrès (février 1991), les communistes ont résisté aux pressions des forces sociale-démocrates et bourgeoises dans le cadre de Synaspismos et ont réfuté les attentes de la bourgeoisie que le KKE se conduirait progressivement à sa dispersion totale dans Synaspismos et à son autodissolution finale.

9.       Depuis 1991 jusqu’ aujourd’hui, dans des conditions de victoire de la contrerévolution, des nouvelles difficultés et demandes ont été créées pour le KKE. Dans ces nouvelles conditions de la mutation de la CEE en l’UE, de l’intégration de la Grèce dans la Zone Euro, de l’expansion du commerce international, des investissements étrangères directes et indirectes avec la libération des marchés, la compétition capitaliste et les contradictions entre des centres impérialistes différents ont été accrues, alors qu’une nouvelle cercle des guerres locales impérialistes et des crises financières capitalistes simultanées ont éclaté, la  crise de 2007-2008 étant la plus caractéristique.

Le KKE a été opposé de manière militant au Traité de Maastricht pour l’Union Européenne (1992), aux bombardements de l’OTAN en Yougoslavie (1999), à l’invasion impérialiste en Afghanistan (2001), en Iraq (2003), en Libye (2011), en Syrie (2011), en démontrant la complicité de la bourgeoisie grecque.

Il a perçu à temps la coexistence des tendances contradictoires dans la cohérence de l’Union Européenne transnationale impérialiste : d’une part à cause de la compétition au niveau international avec les magnitudes des Etats-Unis, de la Chine, de l’Inde, de la Fédération Russe etc. et de l’autre à cause de l’inégalité entre les économies des états-membres individuels, ainsi que de la compétition entre eux. Le KKE a montré avec pertinence que à mi / long terme, la convergence des économies des états-membres de l’UE et de la Zone  euro ne se réaliserait pas ; encore plus, ne se réaliserait la convergence des salaires, des pensions, du niveau de vie vers le haut, pour approcher les niveaux respectifs des économies plus fortes. Il a aussi prouvé qu’une union des pays capitalistes de n’importe quelle forme – économique, militaire et politique – n’aurait qu’un contexte réactionnaire.

Le KKE éclaire aujourd’hui que le développement inégal des économies capitalistes et les relations inégales entre les états bourgeois ne peuvent pas être abolies dans le capitalisme. Il utilise aussi l’expérience historique pour prouver que chaque alliance impérialiste transnationale est dans sa nature réactionnaire et qu’aucune alliance impérialiste n’est permanente et stable. Il promeut l’objectif de la confrontation et de la rupture avec l’OTAN et l’UE, en tant que des éléments de la lutte pour le renversement du pouvoir du capital, pour le conquêt du pouvoir ouvrier, qui constitue une condition préalable pour que le désengagement du pays par toute alliance impérialiste fonctionne en faveur du peuple. Il lutte aussi pour l’abolition des bases de la mort, pour empêcher tout effort de changer les frontières, il condamne toute sortie de l’armée grecque ou des armées étrangères par le territoire de leurs pays respectifs. Il lutte sur la base des principes de l’internationalisme Prolétarien pour la solidarité internationaliste et l’amitié des peuples.

Le KKE invite le peuple à n’avoir aucune confiance à n’importe quel gouvernement bourgeois, tant dans des conditions de paix impérialiste que dans des conditions de guerre impérialiste. La politique du gouvernement bourgeois dans le cas d’une implication dans une guerre sera la continuation de la politique bourgeoise générale, qui fait toujours saigner le peuple et massacre les droits populaires. En tout cas d’implication de la Grèce dans une guerre, le parti sera à la tête de la lutte ouvrière – populaire, afin qu’elle soit liée au conquêt du pouvoir, afin qu’elle conduise à la défaite tant de la bourgeoisie intérieur que de la bourgeoisie étrangère en tant qu’envahisseur.

 

 

10. L’une des décisions les plus importantes de cette période est l'initiative du Parti d’établir et soutenir PAME comme un pôle de regroupement des syndicats de base et secondaires de classe, à contrecourant du syndicalisme des employeurs et du gouvernement, avec une ligne de confrontation avec la stratégie contemporaine du capital.

En même temps, le KKE a joué un rôle de premier plan dans l'effort de reconstruction du mouvement paysan, du mouvement des travailleurs indépendants dans les villes, de leur séparation des directions syndicales, de leur orientation vers un cadre de lutte ayant des caractéristiques anti-monopoles, vers une ligne de lutte commune avec le mouvement ouvrier. Dans la même direction,  le mouvement des femmes radical, le mouvement des étudiants, des élèves, ont été reconstruits, mettant l’accent sur l’organisation de l'action à partir de la base.

Aujourd'hui, le KKE mène la bataille encore plus décisivement pour construire une force solide et organisée dans des domaines de la production industrielle et dans d'autres secteurs stratégiques, il lutte pour renforcer la base de l'avant-garde politique révolutionnaire.

Il lutte pour un mouvement ouvrier ayant une direction unique contre la classe capitaliste, ses gouvernements et son État en général; un mouvement ouvrier qui agit conjointement avec les forces populaires, ayant une ligne de conflit avec les intérêts capitalistes, de lutte pour les conditions et les renversements économiques - sociales et politiques qui permettront la satisfaction des besoins des forces populaires.

En tant que nouvel élément des développements politiques et plus généraux, le KKE a fait face de façon décisive aux pressions pour participer ou soutenir la gouvernance bourgeoise du parti d'origine opportuniste SYRIZA, qui est arrivé au pouvoir gouvernementale en février 2015; des pressions qui ont été initiées par la dépréciation progressive du PASOK, conjointement  avec le processus d’achèvement  des caractéristiques sociale-démocratiques de SYRIZA, et ont culminé dans les élections de 2012. Il a mis en garde à temps conte l’exploitation par SYRIZA de l'Histoire du mouvement visant à manipuler et tromper des consciences radicales, des militants gauchistes, avec de l’anticommunisme raffiné, qui, à mesure que la colère populaire s’intensifie, il fait place même à l’anticommunisme brut. Le KKE a prévu à temps la démocratisation sociale de SYRIZA, son émergence en tant que nouveau pilier du système politique bourgeois et du développement capitaliste. Il s'est concentré sur les exigences de la lutte dans les conditions de la crise économique capitaliste, ainsi que  dans le cas d’une reprise anémique; sur les conflits militaires impérialistes et sur le fait que la Grèce est prête à participer à eux avec le consentement de tous les partis bourgeois; sur la lutte contre les nazis de l’Aube dorée, tout en préparant le peuple idéologiquement, politiquement contre la guerre impérialiste, qui peut objectivement créer des conditions pour mettre à l'ordre du jour la lutte pour le pouvoir ouvrier.

11. Le KKE, dans des conditions de victoire de la contre-révolution et d'un fort recul du mouvement communiste international, a tenté d'étudier les développements et tirer des conclusions de l'expérience historique de la lutte de classe en Grèce et à l'étranger. Il a compris plus en profondeur que la maturation théorique de l’avant-garde ouvrière communiste, l'effort créatif pour des élaborations marxistes scientifiques contemporaines  sont une condition  pour attirer dans la lutte révolutionnaire de classe des forces ouvrières et populaires plus larges.

C’était un effort complexe et laborieux de recherche des problèmes théoriques de la stratégie révolutionnaire et de la construction socialiste, qui a été combiné avec l'effort de regroupement du mouvement ouvrier et le conflit politique dur avec l'offensive idéologique et politique croissante du capital.

Le KKE a choisi la voie difficile de l'évaluation critique du cours de la construction socialiste dans des conditions de prévalence générale de la contre-révolution qui a entraîné  un réactionnisme idéologique - politique, sociale sans précédent, la confusion et le défaitisme parmi des forces ouvrières et populaires, le retrait inimaginable du mouvement communiste.

Alors, beaucoup de Partis communistes dénonçaient ouvertement l'idéologie communiste, la nécessité de la révolution socialiste et du pouvoir ouvrier révolutionnaire, ils adhéraient directement ou indirectement au courant social-démocrate bourgeois.

Le KKE a fait face à l’offensive bourgeoise qui calomniait et déformait l'histoire soviétique, affirmant la suprématie de la démocratie parlementaire bourgeoise et des rapports de production capitalistes.

Il s'est retrouvé confronté au besoin urgent de rechercher les causes de la contre-révolution et les responsabilités en matière des mauvais choix, des retraits et des violations des lois de la construction socialiste par les directions des Partis communistes dans les pays socialistes.

Il a mis en lumière l’Histoire de l'URSS, en particulier les premières décennies avant la Seconde Guerre mondiale, qui démontrent les importantes réalisations productives, sociales et culturelles de la production centrale planifiée et des services sociaux sous la propriété sociale et la participation des travailleurs à leur organisation et gestion.

L'élimination rapide du chômage, de l'analphabétisme, la qualification efficace des travailleurs, la transformation de l'industrie pacifique en industrie de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, la reprise économique rapide après les catastrophes, les réalisations dans l'exploration spatiale, les réalisations sociales de haut niveau quant à l'éducation et la santé gratuites ne sont que quelques exemples.

L'étude de l'expérience historique a montré qu'un certain nombre de problèmes rencontrés au cours de la construction socialiste (par exemple le retard dans la modernisation technologique de l'industrie des produits de consommation populaire, entraînant un retard qualitative, le retard d'après-guerre dans la production agricole, des proportions problématiques entre des secteurs de production, de grandes variations du revenu monétaire) n'ont pas été interprétées correctement et n'ont pas été traitées par le renforcement et l'expansion des relations socialistes, par leur approfondissement en tant que relations communistes dans le domaine de distribution du produit aussi après la Seconde Guerre mondiale. Plutôt que de rechercher une solution en avant, une solution en arrière a été cherchée. Les éléments de marchandisation restés ont été élargis et étendus à la mise à disposition du produit de la production socialiste. Toute cette régression a été théorisée comme «socialisme de marché».

Le KKE a souligné comme point de tournant opportuniste du PCUS le 20e Congrès (1956), où il y a eu une évaluation négative de la période précédente de la construction socialiste, en la dévaluant par les mentions sur le « culte de la personnalité», ainsi que par des concessions  sur les questions des relations internationales et de la stratégie révolutionnaire internationale. En même temps, il a ouvert la voie à des conséquences négatives cruciales pour la composition de ses organes directeurs.

Dans des conférences ultérieures (comme le 22e Congrès du PCUS) il a adopté ouvertement des positions et des mesures opportunistes, affaiblissant ainsi la direction centrale de la planification de l'économie. Des concessions continues ont été faites qui ont finalement affaibli le caractère social de la propriété et ont renforcé l’intérêt individuel et collectif, ce qui a abouti à la victoire de la contre-révolution.

Les estimations sur le socialisme en URSS, qui se sont cristallisées au 18e Congrès en 2009, sont le fruit de nombreuses années d'efforts d’élaboration théorique par le KKE. Le KKE s’engage à poursuivre l'effort de recherche laborieux en ce qui concerne les problèmes de la construction socialiste dans les années à venir.

12. Le KKE a jeté les bases d'un nouveau concept stratégique lors de son 15e Congrès (1996) et l'a élaboré plus en détail dans le nouveau Programme qu'il a établi lors de son 19e Congrès (2013).

Le KKE, à travers cette élaboration de programme moderne, a révélé que le caractère de la révolution dans tous les pays capitalistes est objectivement déterminé par le principal contradiction qu’il est appelée à résoudre, la contradiction entre le capital et le travail salarié, par le caractère de l’époque au niveau international, de l'époque du capitalisme monopoliste, quelle que soit la position du pays dans le système impérialiste international.

Il a souligné la possibilité de rapports de production socialistes, par la libération de la force ouvrière des chaînes du capital, de faire avancer le développement des forces productives, de donner un nouvel élan et une nouvelle qualité à toutes les relations humaines, à toutes les domaines de la vie sociale, surmontant rapidement tout retard prérévolutionnaire.

Cette stratégie moderne et révolutionnaire renforce les capacités du KKE à organiser des centres pionniers de résistance et de contre-attaque dans tous les lieux de travail, dans tous les secteurs de l'économie.

Le KKE a élaboré sa conception programmatique de l'économie socialiste-communiste, ainsi que des institutions du pouvoir ouvrier révolutionnaire.

En étudiant l'expérience de la construction socialiste, le KKE a mis en évidence dans son Programme le caractère ouvrier de classe de l'État tout au long de la longue période de formation de la nouvelle société communiste, la base économique - sociale de la lutte de classe, qui continue au socialisme avec d'autres formes et moyens. L'État ouvrier est nécessaire jusqu'à la transformation de tous les rapports sociaux en communistes au niveau international, à l'élimination complète de toutes les formes d'inégalité, à la formation de la conscience communiste dans l’immense majorité des travailleurs. L'élément nouveau sur le plan qualitatif du pouvoir ouvrier, de la dictature du prolétariat, est qu'il exprime des rapports de production socialistes. C’est pourquoi le noyau du pouvoir ouvrier est l'assemblée des travailleurs dans chaque unité de production, chaque service social et administratif. Elle élit leurs représentants aux organes du pouvoir, de bas en haut, avec le droit de leur contrôler et révoquer.

Le ΚΚΕ considère  la participation responsable des travailleurs à toutes les questions d'organisation, de gestion de la production et des services comme fondamentale pour la réalisation du pouvoir ouvrier. Il reconnaît sa responsabilité dans la formation de conscience communiste chez les jeunes, les travailleurs.

13. À la suite des bouleversements et de la retraite et la crise dramatiques manifestées au sein du Mouvement communiste international, le KKE a pris des initiatives pour le développement d’une action commune des Partis communistes contre l'attaque du capital, les interventions impérialistes, l'opportunisme.

Dans le cadre de construction ou de reconstruction de Partis communistes, les Réunions internationales annuelles de ces partis, lancées en 1999 à Athènes et continuant à ce jour, constituent un espace où la lutte idéologique - politique contre la vieille social-démocratie, ainsi que de nouvelles formes d'opportunisme, est menée.

En même temps, le KKE a lutté et continue de lutter pour l'existence d'un pôle de regroupement de Partis communistes et ouvriers qui reconnaissent et se mettent d'accord, sur une base minimale, sur la nécessité de réorganiser le Mouvement communiste international.

Bien sûr, dans chaque pays, la politique révolutionnaire doit prendre en compte le cours particulier de la lutte de classe, la corrélation des forces, la manière dont les contradictions inter-impérialistes se manifestent dans sa région. Cependant, la reconstruction du Mouvement communiste international présuppose son unité idéologique et stratégique contre la stratégie internationale du capital.

Dans le cadre de cet effort laborieux et continu, la Déclaration de Constantinople (2009) et puis la publication de la «Revue communiste internationale – Plate-forme de dialogue», ainsi que d'autres formes stables telles que l'Initiative européenne communiste (2013), ont constitué de nouveaux éléments.

C. Nous continuons résolument sur la voie révolutionnaire pour le Socialisme - Communisme

En marquant 100 ans de luttes et de sacrifices, le KKE s'engage envers la classe ouvrière, le peuple, à être à l’hauteur de son Histoire. Il s'engage à  déployer tous les efforts pour répondre efficacement à son rôle d'avant-garde idéologico-politique révolutionnaire de la classe ouvrière. En se fondant sur son Programme moderne et sa vision du monde marxiste - léniniste, il renforcera sa capacité et son résistance  contre toutes les difficultés de la corrélation des forces en Grèce et au niveau international, dans la lutte révolutionnaire pour le socialisme - communisme.

En marquant 100 ans de vie, nous tirons des leçons de notre riche expérience historique et nous nous battons quotidiennement pour améliorer la capacité des forces du Parti dans tous les lieux de travail, dans tous les secteurs de l'économie, dans chaque région, d’être en première ligne dans le développement de la lutte économique et politique ferme, qui est toujours liée au principal devoir politique, la lutte révolutionnaire pour le pouvoir ouvrier.

Nous améliorons nos efforts dans l'étude des phénomènes sociaux contemporains, des réalisations dans tous les domaines scientifiques et de l'expérience riche des problèmes de la construction du socialisme au 20e siècle, afin de devenir plus compétents pour mettre en lumière l’actualité historique du socialisme - communisme, la nécessité de résoudre la contradiction fondamentale du capitalisme entre la socialisation sans précédent du travail et de la production d’une part, et l'appropriation de leurs résultats par le capital de l'autre part; pour montrer de manière plus convaincante les nouvelles possibilités objectivement créées au 21e siècle par le développement des forces productives, les nouvelles réalisations scientifiques et technologiques représentant une partie d’eux.

Nous utilisons les enseignements de notre expérience historique afin de devenir plus efficaces dans la promotion de la stratégie révolutionnaire et dans notre lutte avec les conceptions et les pratiques du révisionnisme et de l'opportunisme. Nous mettons en évidence l'expérience négative de l’abandon de la stratégie révolutionnaire, des conceptions erronées qui détachaient en pratique la lutte contre le fascisme, contre la dépendance et les relations inégales du pays de la lutte pour le socialisme, afin ne pas répéter les mêmes erreurs.

Nous nous opposons à toute forme d'objectif politique gouvernemental réformiste dans le cadre du parlementarisme bourgeois, de participation du Parti aux gouvernements sur le terrain du capitalisme. Nous utilisons notre participation aux différentes institutions du système politique bourgeois (Parlement, administration régionale et locale, etc.) pour informer, éclairer et revendiquer plus efficacement, pour les intérêts des forces ouvrières- populaires, l'organisation de leur lutte.

Nous luttons fermement et de manière décisive pour que les Organisations du Parti s’enracinent encore plus profondément dans la classe ouvrière, en particulier dans des secteurs stratégiques, dans les sections de jeunes travailleurs et de femmes des travailleurs salariés, parmi les immigrants et les travailleurs réfugiés, pour qu’elles établissent des liens plus forts et plus larges avec eux. Nous travaillons quotidiennement pour construire des organisations militantes et solides qui joueront un rôle de premier plan et contribueront de manière décisive au regroupement du mouvement ouvrier-syndical dans une direction de classe et à la mise en place d'une alliance sociale avec les sections inférieures des couches moyennes, pour que leur lutte commune soit dirigée contre le pouvoir bourgeois. Nous poursuivons nos efforts pour coordonner l’action des Partis communistes et ouvriers.

Au 100e anniversaire du Parti, nous honorons tous ceux qui ont donné leur vie, ont été torturés, emprisonnés, exilés pour nos grands idéaux.

Nous nous adressons aux militants d’aujourd’hui, dans une période qui exige aussi des sacrifices et du désintéressement, la résistance idéologique et personnelle dans des conditions de retrait du mouvement, de crise et d’une augmentation des besoins personnelles et familiales. Avec ténacité et persévérance, malgré l’absence de résultats évidents et en sachant l'importance de l'action politique-révolutionnaire quotidienne dans toutes les circonstances.

Ayant la certitude que les fruits immatures vont sûrement mûrir, nous devons être prêts à répondre à tous les développements et les tournants de l'époque.

En marquant un siècle de lutte et de sacrifice, nous, les membres et les amis du KKE, intensifions nos efforts pour renforcer encore plus tous ses caractéristiques révolutionnaires en tant que Parti de type nouveau, améliorer sa capacité d'agir en tant qu’avant-garde révolutionnaire « tout terrain ».

Nous renforçons le KKE, ce qui est la condition de base pour que toutes les vertus de la classe ouvrière en tant que porteur de libération sociale, de socialisme – communisme, soient mises en lumière.

Aujourd'hui, nous avons besoin d'un KKE beaucoup plus puissant, capable de se battre pour la reconstruction du mouvement ouvrier, la mise en place de l’alliance sociale anticapitaliste et anti-monopole, de mener la lutte contre la guerre impérialiste, pour le pouvoir ouvrier, le socialisme - communisme.

100 ans du KKE

Avec le peuple, pour le socialisme

« La modeste signature de notre peuple sur les voies de l’avenir »

(Yiannis Ritsos)

 

Le CC du KKE

Décembre 2017