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Manifestation anti-impérialiste militante à Alexandroupoli contre la création d'une nouvelle base militaire de l'OTAN

Un message clair de lutte contre les plans du gouvernement et des États-Unis concernant la création d'une base d'hélicoptères de l'OTAN à Alexandroupoli, ainsi que contre les plans des impérialistes dans la région plus large qui génèrent d'énormes dangers pour les peuples, a été envoyé par les travailleurs de cette région, qui ont participé à la mobilisation organisée par les comités de paix locaux de Macédoine orientale et de Thrace, des syndicats et d’autres organisations de masse dans la région le dimanche 11 février 2018.

Le rassemblement a commencé par un message de salutation d'un soldat conscrit d'une unité militaire à Alexandroupoli, qui a mentionné entre autres: «Nous ne pouvions pas nous absenter d'une mobilisation convoquée  par les travailleurs, leurs syndicats, les syndicats étudiants dont nous étions membres avant de devenir soldats. Nous manifestons contre l’installation de la base d'hélicoptères de l'OTAN ici à Alexandroupoli ».

Suha Ertekin, représentant du Comité pour la Paix de Turquie, a adressé un message de salutation soulignant que: « Aujourd'hui, nous sommes ici pour élever la voix contre l'OTAN. (...) L'OTAN est l'organisation terroriste la plus grande et la plus organisée du monde (...) L'OTAN n'a jamais été une organisation de sécurité, comme il s'appelle lui-même. Il est fondé et basé sur l'agressivité. (...) Aujourd'hui, l'OTAN tente de continuer son oppression de nos pays avec de nouveaux plans, de nouveaux instruments. Alexandroupoli est menacé par ces plans. (...) La présence de l'OTAN en Turquie continue d'être une menace. Les bases existantes continuent à fonctionner et à être utilisées principalement pour les interventions impérialistes au Moyen-Orient. Les peuples et les classes ouvrières doivent faire entendre leur voix plus fort encore. L'ennemi des peuples et des classes ouvrières est leur propre classe bourgeoise et l'impérialisme. La seule façon de parvenir à une paix véritable est de renverser le capitalisme.

Dans son discours, Nikos Papanastasis, lieutenant-colonel retraité, membre du Conseil national d'EEDYE et de l'Initiative pour la Défense nationale, s'est référé aux plans impérialistes dans la région et à l'implication de notre pays et a noté que « L'intention d'installer des bases à Alexandroupoli n’est pas sans rapport avec les développements dans les Balkans, les frontières de l'UE et de la Russie, le Moyen-Orient, la Méditerranée orientale, l'Afrique du Nord et d’autres régions de notre planète, qui sentent la poudre. ».

Il a évoqué l’intensification de l'agressivité turque, notant que le mouvement anti-impérialiste et pacifiste n'est pas indifférent, n'est pas complaisant. « Au contraire, nous qui luttons dans ses rangs adressons un appel de vigilance et de préparation à la classe ouvrière, non seulement à Thrace, dans la mer Égée, mais aussi dans tout le pays. Nous nous adressons aussi aux ouvriers, aux chômeurs, aux paysans pauvres et aux travailleurs indépendants qui vivent ici à Alexandroupoli, à Evros, non pas pour les calmer, comme le font le gouvernement et les autres partis bourgeois, mais pour les informer, pour analyser avec eux ces développements dangereux dans notre région. Pour nous, il est important de discuter de ce que notre réponse devrait être, la réponse de la classe ouvrière, du peuple du point de vue de nos propres intérêts. ».

S'adressant aux cadres des forces armées et aux soldats conscrits, il a déclaré: «Vous n’avez pas  aucune obligation de verser votre sang pour des intérêts étrangers, aux dépens des peuples.

La position du mouvement anti-impérialiste et pacifiste est que votre seule mission est de sauvegarder l'intégrité du pays et ses droits souverains, avec notre peuple et non contre eux ». Il a ajouté que « le véritable patriotisme du peuple n'a rien à faire avec les objectifs de l'UE, de l'OTAN, qui déclenchent la guerre et sèment  la destruction parmi les peuples et les jeunes. ».

En concluant son intervention, il a dénoncé la ligne politique des États-Unis et de l’UE comme étant responsable de la situation dans les Balkans et dans la région plus large.

Il a noté la nécessité du maintien des frontières telles qu'elles ont été établies lors de la 2e Guerre mondiale, du respect des droits des minorités, du désengagement de la Grèce de la ligne politique de l'OTAN et de l'UE. « La ligne politique des États-Unis et de l'UE, leur concurrence pour la création de sphères d'influence et l'acquisition de nouveaux marchés, sont coupables de la situation dans les Balkans.

L'activité du mouvement pacifiste et anti-impérialiste dans le sens d'un renversement de la ligne politique qui implique directement et indirectement notre pays dans les plans des États-Unis et de l'OTAN, est la seule voie à suivre. Tant pour les intérêts de notre peuple comme pour les intérêts des peuples des Balkans, de la Turquie, de toute la région. ».

Christos Trellis, membre du Conseil national d'EEDYE a averti que « comme cela se passe avec les bases euro-atlantiques et les centres de commandement qui existent depuis des années dans notre pays, cette base à Alexandroupoli sera utilisée pour améliorer la position des principaux intérêts économiques en termes de partage du butin provenant du vol des peuples, et de renforcement de la position de l'OTAN dans sa compétition avec d'autres centres impérialistes. (...) Divers acteurs locaux répètent qu'il y aura un développement économique grâce à l'installation de la base de l'OTAN. Nous répondons que tout l'argent qui entrera dans le marché de la ville sera des dollars couverts de sang. ».

En référence aux peuples de Grèce et de Turquie, il a souligné que « Rien ne les sépare. Ils sont confrontés aux mêmes problèmes d'exploitation capitaliste, ils vivent avec les mêmes angoisses, et leurs intérêts sont dans le développement de la lutte commune pour leurs propres intérêts, pour la consolidation de la paix et de l'amitié fondée sur le respect mutuel des frontières et des droits souverains prévus par le Traité de Lausanne. Les vrais ennemis sont les impérialistes et leurs plans, les exploiteurs qui leur considèrent comme des ressources « jetables » pour leurs profits.

Et il a appelé le peuple à lutter et à exiger: Non à l'installation de la base d'hélicoptères de l'OTAN à Alexandroupoli. Non à l'accord entre le gouvernement et les États-Unis. Le désengagement de la Grèce des plans et des guerres impérialistes. Non à la ligne politique qui transforme les minorités en outils pour les politiques impérialistes - les minorités sont les ponts de l'amitié entre les peuples. La fermeture de la base de Suda et de toutes les bases militaires et centres de commandement. Le retour de toutes les forces militaires qui participent aux missions de l'OTAN et de l'UE à l'étranger. Le désengagement de l'UE et de l’OTAN, avec les peuples maîtres dans leur pays.

Ensuite, il y a eu une manifestation militante à travers les rues de la ville, qui s'est terminée devant le siège de la 12e Division d'Infanterie. Avec leurs slogans, les manifestants ont dénoncé le fait que « les impérialistes redivisent la terre et redessinent les frontières avec le sang des peuples » et ont déclaré « Ni terre, ni eau aux assassins des peuples » et « Aucune soumission à l'impérialisme, les peuples sont la seule superpuissance. ». En même temps, ils ont souligné leur revendication d'un «Alexandroupoli qui sera un port pour les peuples et non une base de lancement pour les impérialistes ».

 

14.02.2018